Le gouvernement Marois fait volte-face et accuse les commissions scolaires de ne pas avoir revu leurs règles de gestion et d'avoir augmenté les taxes scolaires «sur le dos des citoyens».

Les taxes scolaires, qui sont arrivées en juin dernier, ont augmenté d'environ 3% à Montréal, mais la hausse a été parfois très salée pour d'autres régions, grimpant jusqu'à 40%. 

La ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, avait depuis refusé de blâmer les commissions scolaires et jugeait qu'elles n'avaient pas procédé à des hausses excessives. 

«Dans ce que j'ai vu, personne n'a grimpé le compte de taxe scolaire au-dessus de ce que la loi permet, soit 35 cents par 100 dollars d'évaluation. Dans la plupart des cas, ça tourne autour de 23 ou 25 cents par 100 dollars d'évaluation», soutenait Mme Malavoy en août dernier. 

En avril, la ministre avait elle-même invité les commissions scolaires à utiliser les taxes scolaires pour atténuer les nouvelles compressions de 65,1 millions de dollars, qui s'ajoutaient aux coupes de 150 millions annoncées plus tôt. 

Or, la première ministre du Québec, Pauline Marois, a livré un discours totalement différent ce soir en entrevue à TVA Nouvelles. 

«Parlez-moi pas des taxes scolaires, parce que je suis tellement mécontente de la façon qu'ont travaillé les commissions scolaires. (...) Il y avait une aide temporaire qui leur avait été apportée, et plutôt que de travailler depuis les dernières années pour resserrer les règles de gestion, ils ont envoyé ça sur le dos des citoyens», a réagi Mme Marois. 

«On a un petit rendez-vous qui nous attend, elles et moi, et on aura une bonne discussion sur cette question-là», a-t-elle promis. 

En août dernier, les partis de l'opposition avaient accusé le gouvernement de «se laver les mains» en acceptant que les commissions scolaires augmentent la charge fiscale des contribuables. 

«Elle s'en lave les mains en disant: ''Ce n'est pas de notre faute, les commissions scolaires ont le droit de le faire.'' Pourtant, si les commissions scolaires passent la facture, c'est parce que la puck est arrivée sur leur plaque avec le budget du gouvernement péquiste», avait alors affirmé la députée libérale de Mille-Îles et porte-parole en matière d'enseignement primaire et secondaire, Francine Charbonneau. 

«Le gouvernement de Mme Marois et Mme Malavoy elles-mêmes savaient depuis le mois de novembre que des augmentations de taxes pendaient au bout du nez des Québécois et ils n'ont rien fait», avait dit la porte-parole de la caquiste en matière d'enseignement primaire et secondaire, Nathalie Roy. 

En avril, la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard, affirmait concernant les coupes: «On est obligés aussi de se tourner vers les citoyens. Les taxes vont augmenter.» 

- Avec La Presse Canadienne