Les établissements collégiaux de la province accueillent un nombre croissant d'étudiants ayant des besoins spéciaux.

Selon le président-directeur général de la Fédération des cégeps, leur nombre est passé de moins de 500 à environ 4000 en l'espace d'à peine cinq ans.

Jean Beauchesne pense que cette croissance est largement imputable aux grands efforts qui ont été déployés dans les polyvalentes pour favoriser la réussite des élèves présentant un handicap physique, des troubles mentaux ou encore des difficultés d'apprentissage.

Il ajoute qu'une fois leur diplôme d'études secondaires en poche, plusieurs d'entre eux ont eu envie de poursuivre leur formation dans un établissement collégial.

M. Beauchesne précise que la flexibilité est le secret pour desservir adéquatement cette clientèle et il pense que des changements s'imposent non seulement au chapitre des installations mais aussi sur le plan des méthodes d'enseignement.

Ainsi, selon le grand patron de la Fédération des cégeps, pour accommoder un jeune en chaise roulante, les bâtiments doivent être adaptés alors que pour permettre à l'un de ses compagnons de classe dyslexique de bien performer aux examens, il peut être nécessaire de lui accorder un peu plus de temps qu'aux autres.

Pour la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec, ce n'est pas tout d'apporter de tels ajustements.

D'après Éliane Laberge, il faut aussi que les jeunes présentant des besoins particuliers soient sensibilisés au fait qu'ils peuvent avoir droit à un coup de pouce supplémentaire pour assurer leur succès.

Elle juge qu'une promotion accrue des services destinés à ces étudiants s'impose entre les murs des cégeps.

«Ils ne savent pas vers qui ils doivent se tourner. Ils ne savent pas non plus à quoi ils peuvent avoir accès donc les services ne sont pas utilisés à leur pleine capacité», déplore-t-elle.