Les travaux d'un million réalisés à l'école secondaire Louis-Riel pendant l'été - école aux prises avec un grave problème de moisissures - «devraient permettre d'améliorer la situation», selon la direction de la Santé publique. Tout à fait salubre? Cela, ni la direction de la Santé publique ni la Commission scolaire de Montréal ne vont jusqu'à l'affirmer.

On connaît le topo. Trois écoles primaires d'Hochelaga-Maisonneuve ont été la proie de moisissures au cours de la dernière année. De ce nombre, l'école primaire Baril, dont les élèves ont été transférés à l'école secondaire Louis-Riel (dans Rosemont), qui s'est ensuite révélée à son tour infestée de moisissures.

En juin, le rapport de la Direction de la santé publique tombait: la majorité des élèves et du personnel de l'école Louis-Riel souffrent de problèmes de santé, vraisemblablement liés à la mauvaise qualité de l'air.

Marie Pinard, porte-parole à la Direction de la santé publique, assure que l'«on suit en clinique l'évolution de l'état de santé du personnel».

Celle des élèves aussi? À cela, Mme Pinard a expliqué que l'état de santé des employés, suivis en santé et sécurité au travail, est un bon baromètre de la situation.

Pour l'instant, «l'école est en assez bon état pour y accueillir les élèves et le personnel», affirme Mme Pinard.

Nettoyage

En entrevue à La Presse, Catherine Harel-Bourdon, nouvelle présidente de la Commission scolaire de Montréal, signale qu'un million a été investi dans la remise en état de l'école Louis-Riel.

«Cet été, il y a eu nettoyage complet de l'entre-plafond, [tous les carreaux d'insonorisation] ont été enlevés et tous les plafonds ont été remplacés, y compris celui de l'auditorium», dit-elle. En outre, le système de ventilation a été passé au peigne fin.

Des travaux supplémentaires - le remplacement des fenêtres et des travaux de maçonnerie, notamment - se poursuivront cet automne, les soirs et les fins de semaine.

Qu'en est-il des autres écoles? Mme Harel-Bourdon souligne que les écoles et autres locaux de la CSDM ont 65 ans en moyenne et qu'à ce titre, «ils sont tous sous haute surveillance».

Dans l'immédiat, on sait que rien ne pourra être sauvé des écoles Saint-Gérard (située dans Villeray) et Baril. Elles seront détruites, puis reconstruites.

Le sort des écoles Hochelaga et Saint-Nom-de-Jésus reste incertain.

Pas de contacts étroits

Le docteur Gilles Julien, réputé pédiatre social dont l'intervention se situe beaucoup dans Hochelaga-Maisonneuve, est consterné. «On a trois écoles barricadées dans le quartier et on ne sait pas quand cela va se régler. Dans quatre, cinq ans? En attendant, les enfants fréquentent des polyvalentes loin de chez eux et leurs parents ne peuvent plus avoir de contacts étroits avec les enseignants.»

«Il s'agit ici d'enfants qui devraient être priorisés. Or, je n'ai pas entendu la ministre [de l'Éducation] sur le sujet.»

Mélanie Pinotte, qui a deux enfants en bas âge qui ont été transférés à l'école secondaire Louis-Riel, trouve la situation très regrettable. «Ce n'est pas l'école du quartier et à Louis-Riel, il y a trop de monde. Quand mes enfants allaient à l'école Baril, je pouvais, matin et soir, croiser les enseignants. Là, le suivi est beaucoup plus difficile.»