Des chefs des Premières Nations estiment que certains abus du passé constituent une preuve claire démontrant que le gouvernement fédéral doit laisser leurs communautés échafauder elles-mêmes leurs politiques en matière d'éducation.

Ils font allusion à une récente nouvelle qui faisait état du triste sort réservé à plus de 1300 autochtones, principalement des enfants, qui ont servi de cobayes pour des expériences sur la nutrition menées par Ottawa dans les années 1940 et 1950.

Selon une déclaration de l'Assemblée des Premières Nations, de telles horreurs n'auraient jamais pu se produire si les membres des Premières Nations avaient pu conserver la haute main sur leur destinée.

Ces abus ont refait surface, plus tôt cette semaine, alors que des représentants de cette organisation nationale étaient réunis à Whitehorse pour discuter notamment d'une réforme de l'enseignement.

Certains d'entre eux ont alors lancé que les législateurs fédéraux n'ont malheureusement pas tiré de leçons du passé alors qu'ils sont en train de se préparer à présenter la toute première loi canadienne sur l'éducation des Premières Nations aux Communes.

Dans une entrevue, le chef de l'APN, Shawn Atleo, a déclaré que «la façon de faire avec laquelle le gouvernement a approché ce dossier ne déroge pas du modèle que l'on cherche à rompre».

Par voie de communiqué, les participants à la rencontre tenue au Yukon ont invité Ottawa à oeuvrer de concert avec les Premières Nations pour favoriser le progrès.

Les législateurs fédéraux affirment, quant à eux, qu'ils se plient déjà à cette ligne de conduite.

Depuis 2012, ils planchent sur la future loi pour encadrer l'éducation chez les autochtones.

Ils soutiennent avoir mené de larges consultations, et ce, à chacune des étapes du processus, ce qui leur a permis de rencontrer directement 600 personnes et d'obtenir des commentaires écrits de la part d'un nombre comparable d'intervenants.

En outre, plus tôt durant le mois, les chefs des Premières Nations ont reçu une lettre du gouvernement fédéral contenant l'ébauche de la future loi et ils étaient invités à envoyer des commentaires à ce sujet.

L'APN a réagi en adoptant une motion unanime identifiant une série de «failles».

Par exemple, l'organisation soutient que la version préliminaire de la loi nie l'importance de la culture et des langues autochtones.