La Commission scolaire de Montréal (CSDM) a annoncé à l'école Lucien-Pagé qu'elle compterait un directeur adjoint de moins à l'automne. La personne sacrifiée, Caroline Perron, compte le moins d'ancienneté. Elle était par contre la seule adjointe responsable du secteur des sourds de cette école. Sa charge de travail sera répartie entre les cinq autres directeurs adjoints et le directeur général.

Un poste trop lourd

Le personnel et la direction de cette école ne s'expliquent pas cette décision. «C'est un poste qui est très lourd, soutient Diop Noumbé, psychoéducatrice à cette école. C'est vrai, on a de moins en moins d'élèves, mais il faut connaître la langue et la culture des sourds et parmi la quarantaine d'élèves sourds qu'on a, 80% ont des troubles d'apprentissage ou de communication et 20% ont des troubles déficitaires d'attention avec hyperactivité.»

Le directeur général, Louis Bienvenue, était en désaccord avec cette décision et s'est aussi battu pour maintenir ce poste, en vain.

Les parents, les élèves et les éducateurs ont tenté de faire entendre leur voix. Ils se sont présentés cette semaine à la réunion du conseil des commissaires. «On nous a dit: «Si on avait des sous, on vous donnerait votre direction adjointe, mais on n'en a pas»», déplore Mme Diop.

Mea culpa

Jointe par La Presse, la commissaire de Parc-Extension-Villeray à la CSDM, Dominique Cousineau, a fait son mea-culpa, puisqu'elle ne s'est pas rendue sur place avant l'abolition du poste afin de discuter avec le personnel. Elle s'y rendra toutefois la semaine prochaine pour trouver des solutions, quitte à voir «s'il y a moyen de revenir sur la décision». De son côté, le président de la CSDM, Daniel Duranleau, assure que l'exercice a été fait sérieusement. «Le choix est mûrement réfléchi de faire une utilisation maximale des ressources.»