Le projet de la Commission scolaire de Montréal de créer des «écoles intermédiaires» regroupant les élèves de la 5e année au 2e secondaire reçoit un accueil plutôt tiède à Québec. Dans le milieu, la surprise se mêle au mécontentement.

«Que la CSDM, qui est aux prises avec un grand déficit, réfléchisse à différentes formules, mais en mode exploratoire, je le comprends», a déclaré la ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, en précisant toutefois que Québec «n'est pas du tout en train de prendre une décision».

La nouvelle a fait grand bruit dans les écoles, hier. Pour calmer le jeu, le directeur général de la CSDM, Gilles Petitclerc, a envoyé un courriel à tous les employés en début d'après-midi.

«Alimenter la discussion»

Il condamne la fuite de l'information à La Presse, mais indique que les groupes de travail ont notamment été formés pour «alimenter la discussion» et «établir les bases de la nouvelle commission scolaire». De plus, écrit M. Petitclerc, cette fuite ne met pas les travaux en péril.

L'équipe sur la réorganisation scolaire était formée d'experts de plusieurs groupes, écrit-il: directions d'établissement, conseillers pédagogiques et cadres. «Une quinzaine de per-sonnes ont mis à profit leur ex-pertise et leur connaissance du terrain en vue de passer au crible plusieurs modèles d'organisation scolaire [...]. Loin d'être une fin en soi, ces travaux sont plutôt l'amorce d'un processus de réflexion.»

Directions et parents écartés

Ni les syndicats ni les directions d'école, ni les parents n'ont été consultés sur un éventuel projet du genre, a déclaré le président de l'Alliance des professeurs, Alain Marois.

«On n'y voit pas vraiment de bienfaits au niveau pédagogique, mais d'abord un problème pour régler la situation financière de la commission scolaire», dit-il.

Implanter une telle structure aussi rapidement qu'en 2014-2015 ne tient pas la route pour l'Alliance.

M. Marois s'inquiète surtout pour les élèves au début de l'adolescence. «On mettrait les élèves qui ont les plus grands besoins de services tous dans un même niveau», déplore M. Marois, en rappelant qu'il manque près de 300 postes de psychoéducateurs, orthopédagogues et techniciens spécialisés dans les écoles.

De son de côté, le président l'Association montréalaise des directions d'établissements scolaires, Gaétan Neault, croit que l'idée mérite d'être étudiée. Par contre, il a été surpris et surtout déçu d'apprendre la nouvelle dans La Presse.