Martine Desjardins qui s'est imposée comme un pilier de la grève étudiante du printemps 2012 a tiré sa révérence, mercredi. Au cours d'une dernière conférence de presse, la présidente sortante de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a passé le flambeau à son successeur, Antoine Genest-Grégoire.

Mme Desjardins a affirmé qu'elle quittait son poste avec le sentiment du devoir accompli et la fierté d'avoir contribué à l'annulation de la hausse de 82% des droits de scolarité. «Les deux dernières années ont été très formatrices», a-t-elle dit, tout en admettant qu'elle n'en souhaite pas tant au nouveau président.

«En espérant que son mandat soit moins mouvementé», a-t-elle lancé avant de lui céder la parole.

Antoine Genest-Grégoire, étudiant à la maîtrise en sciences économiques à l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), paraissait un peu nerveux devant les médias, mais ne s'est pas laissé déstabiliser par les questions.

Le jeune homme a déjà une feuille de route bien remplie. Au cours du conflit étudiant, il a été président de l'Association des étudiants de sciences économiques où il a défendu une diminution des frais de scolarité. Il a ensuite occupé le poste de président de l'Association étudiante de l'École de sciences de la gestion où il a appuyé l'indexation. À la tête de la FEUQ depuis mercredi, il défend maintenant le gel des droits de scolarité.

Heureux de représenter une association «pragmatique, crédible et réfléchie», le nouveau venu mettra l'accent sur le financement des universités et l'accessibilité d'un réseau public universitaire.

La FEUQ, qui a été active dans la contestation de la loi spéciale visant à mettre fin à la contestation étudiante, s'est faite plus discrète en ce qui concerne le règlement municipal montréalais P6 qui interdit le port du masque et oblige la divulgation d'un trajet lors des manifestations.

«On veut son abrogation, s'est défendu M. Genest-Grégoire. Mais on n'a pas encore démarré notre campagne, on est en transition d'exécutif.»

La Fédération définira sa campagne de mobilisation en juin, mais elle a fait savoir qu'elle profitera de la campagne électorale municipale de l'automne pour entamer un dialogue avec les acteurs municipaux afin de faire connaître sa position. «À notre avis, c'est beaucoup plus comme ça que ça va se régler», ajoute-t-il.

Quant aux projets d'avenir de Martine Desjardins, la principale intéressée assure ne pas avoir pris de décision. Elle dit avoir reçu quelques propositions de partis politiques, mais rien de concret. Celle qui était encore inconnue il y a deux ans s'apprête maintenant à retourner vivre dans l'anonymat, si une telle chose est encore possible.