Comme les centres de la petite enfance (CPE), les garderies privées subventionnées envisagent des moyens de pression allant jusqu'à des journées de fermeture pour protester contre les compressions du gouvernement Marois.

L'Association des garderies privées du Québec (APGQ) convoque ses membres et les propriétaires qui ne le sont pas à une «assemblée de mobilisation», vendredi. «Les gens chez nous sont plus que furieux. Toutes les options sont sur la table, et ça comprend des journées de fermeture», a affirmé à La Presse, hier, le vice-président, Samir Alahmad.

Jeudi dernier, la ministre de la Famille, Nicole Léger, a annoncé à l'AGPQ des compressions de 18,3 millions de dollars dans les 654 garderies privées à 7$ par jour - c'est 37,9 millions dans le cas des quelque 1000 CPE, qui totalisent 1444 installations. Cela représente une coupe de 28 000$ en moyenne par garderie privée.

«On ne s'attendait pas à ça du tout. C'est étonnant, ces coupes, venant de Pauline Marois, qui a créé le réseau en 1997. Elle est en train de déshabiller son enfant», a laissé tomber M. Alahmad.

Selon lui, les garderies privées sont «au bout du rouleau». «Il va y avoir des coupes dans nos services, et la qualité va en souffrir. C'est quelque chose qu'on refuse catégoriquement de faire, mais là, le gouvernement nous pousse dans un coin et on n'a aucune porte de sortie», a-t-il expliqué.

En 2010-2011, selon les données les plus récentes du ministère de la Famille, 537 garderies privées ont enregistré un surplus d'exploitation moyen de 98 765$. Soixante-dix-huit autres ont fait un déficit, de 27 897$ en moyenne. Les bénéfices nets non répartis des garderies privées - donc le solde cumulatif des résultats d'exploitation - s'élevaient à 213 537$ en moyenne cette année-là. «Ça comprend tout, c'est-à-dire le fonds d'urgence pour réparation et le profit sur l'investissement», entre autres, a précisé M. Alahmad.

De son côté, l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) rencontrera aujourd'hui la ministre Nicole Léger. Elle tenait une réunion d'urgence de son conseil d'administration hier soir. «On a un plan d'action qui sera mis en place si le dialogue qui commence n'arrive pas à des résultats satisfaisants», a prévenu le directeur général de l'AQCPE, Louis Sénécal.