Malgré la promesse de Québec de fournir 10 millions pour sa reconstruction, la nouvelle école Saint-Gérard n'est pas près de voir le jour dans le quartier Villeray.

Il pourrait s'écouler de 8 à 14 mois avant que la Commission scolaire de Montréal (CSDM) n'obtienne le permis de démolition de l'ancienne école, condamnée en raison de moisissures.

C'est ce qu'a confirmé à La Presse le porte-parole de la CSDM, Alain Perron. La commission scolaire a obtenu une première rencontre avec l'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension pour discuter des démarches en vue de l'obtention des permis de démolition et de construction de l'école.

«C'est un immeuble "significatif". Il y a plusieurs étapes à franchir», a déclaré M. Perron. Le projet devra recevoir l'approbation de l'arrondissement, mais aussi de la ville centre. Il sera notamment soumis au Comité consultatif d'urbanisme, au Conseil du patrimoine et à la commission Jacques-Viger.

Élèves relogés

L'école Saint-Gérard est fermée depuis janvier 2012 en raison de la mauvaise qualité de l'air et de la présence importante de moisissures dans les murs de l'édifice. Les élèves et le personnel ont été relogés à l'école secondaire Georges-Vanier, dans une section aménagée pour eux. Le déménagement, qui devait initialement durer de 18 à 24 mois, risque de se prolonger encore quelques années.

Le gouvernement du Québec a récemment annoncé qu'il allouait 10 millions pour la reconstruction de l'école. À ce moment, le regroupement des parents de l'école Saint-Gérard, actif dans le dossier, s'était réjoui, et espérait cette nouvelle construction pour janvier 2015.

«C'est un échéancier irréaliste», croit maintenant M. Perron. «Pour notre part, on n'émet aucun échéancier, puisqu'on est tributaire d'autres partenaires. Notre volonté est d'y aller rapidement, mais il faut obtenir les autorisations.»

La mairesse de l'arrondissement, Anie Samson, explique pour sa part que son arrondissement fera tout ce qu'il peut pour accélérer le processus. Des réunions extraordinaires pourraient ainsi être tenues entre les séances régulières du conseil d'arrondissement pour approuver les étapes du projet. Mais d'autres instances, qui ne relèvent pas de l'arrondissement, ont aussi leur mot à dire.Pour aller de l'avant, il faut toutefois que la CSDM dépose ses plans et justifie la nécessité d'une démolition, ce qui n'a pas encore été fait, souligne Mme Samson. «À partir du moment où nous aurons un dossier, nous pourrons établir un échéancier précis.»

La CSDM vient par ailleurs de lancer l'appel d'offres pour constituer une équipe multidisciplinaire d'ingénieurs et d'architectes afin de réaliser les plans et devis de la nouvelle école.

Construite au coût de 16 millions, elle comptera 10 classes supplémentaires et un gymnase. Elle pourra accueillir 705 élèves plutôt que 428 actuellement.

Le même processus s'appliquera pour la reconstruction de l'école Baril, aussi condamnée en raison de moisissures, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.