Dans l'optique de contrer le décrochage scolaire, quelque 1200 enfants issus de milieux défavorisés pourront fréquenter la maternelle 4 ans à temps plein à compter de septembre.

Le projet de loi 23, déposé hier par la ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, prévoit l'implantation d'une classe de maternelle 4 ans à temps plein dans chacune des 69 commissions scolaires qui ont une cote de 9 ou de 10 sur l'échelle de la défavorisation, soit les plus défavorisées, dès la prochaine rentrée scolaire.

«C'est une implantation progressive», a convenu la ministre Malavoy. «Si les choses vont bien», d'autres classes verront le jour dans les prochaines années pour accueillir, à terme, 8000 enfants.

Actuellement, 27% des enfants de 4 ans ne fréquentent ni les services de garde, ni les maternelles à demi-temps qui existent principalement à Montréal. «On veut une nouvelle porte d'entrée pour les enfants. [...] On veut une intervention précoce qui leur permet de partir du bon pied», a déclaré Mme Malavoy.

Un tiers des enfants sont à risque

Une étude réalisée il y a quelques années par la direction de la santé publique de Montréal a révélé que plus du tiers des enfants de la métropole sont vulnérables lors de leur entrée à l'école. Ils sont plus susceptibles d'avoir des échecs qui peuvent les mener au décrochage.

Si le projet de loi est adopté, la ministre promet 8,1 millions pour l'année 2013-2014 pour l'implantation de la maternelle 4 ans à temps plein. Une somme qui n'est toutefois pas destinée à la construction et à l'aménagement des locaux. La Fédération des commissions scolaires du Québec s'est inquiétée récemment du manque d'espace déjà criant dans plusieurs écoles.

Chaque groupe comptera 18 enfants et ce sera à la commission scolaire de les sélectionner, avec une priorité aux enfants issus de milieux défavorisés, a précisé la ministre. La maternelle 4 ans sera également soumise à la loi 101, a-t-elle ajouté.

Des comités de travail seront mis en place pour élaborer le nouveau programme éducatif, assurer le soutien aux enseignants et faire un suivi du déploiement qui doit se faire en complémentarité avec les services de garde.

Le projet de loi a été accueilli avec réserve dans le milieu. Tous ont salué l'objectif derrière l'implantation de la mesure, soit la prévention du décrochage scolaire. Par contre, certains ont dénoncé le fait que cette nouvelle mesure ne tient pas compte des particularités de chacun des milieux, particulièrement à Montréal.