L' Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) n'est pas satisfaite de la réponse du ministre Pierre Duchesne et répète son ultimatum. Elle veut que la gratuité scolaire soit prise en considération lors du Sommet sur l'éducation qui se tiendra les 25 et 26 février prochains.

En matinée, le ministre de l'Éducation a pourtant affirmé que les acteurs du sommet pourraient discuter de la gratuité, mais qu'à moyen terme, le gouvernement «ne pouvait pas aller dans cette direction dans le cadre du Sommet».

Jérémie Bédard-Wien, porte-parole de l'ASSÉ, s'est dit insatisfait de cette réponse et a demandé au gouvernement de tenir ses promesses électorales. «Si l'ASSE fait partie de la solution, monsieur le ministre, est-ce que ses solutions seront prises au sérieux? Si nous faisons la démonstration de la viabilité de la gratuité scolaire et de sa nécessité sociale, est-ce que le gouvernement va nous entendre?», a-t-il déclaré lors d'un point de presse tenu devant les bureaux du ministère de l'Éducation. «L'ASSE n'a aucunement l'intention d'être le dindon de la farce», a-t-il ajouté.

M. Bédard-Wien a une fois de plus menacé de se retirer du sommet si la gratuité ne faisait pas partie des solutions abordées. Il croit que la crédibilité du sommet sera «ruinée» sans la présence de l'association qui représente 70 000 membres. «En excluant l'ASSE, il exclut une position qui est défendue par une bonne partie des acteurs du Sommet. Il y a plus de la moitié des acteurs et actrices qui ont défendu un gel, une réduction des frais de scolarité ou la gratuité», a-t-il dit.

Un peu plus tôt en journée, le ministre Duchesne a fait valoir que les étudiants pouvaient déposer des documents sur une page Facebook créée en vue du Sommet. M. Bédard-Wien s'est moqué de cette initiative. «On est en train de se moquer des étudiants en leur disant d'aller donner leur opinion sur Facebook. Ce qu'on veut, c'est d'être réellement entendu autour de la table du Sommet», a-t-il dit.

Quatre associations étudiantes ont d'ailleurs voté une journée de grève le 26 février, pour la tenue d'une manifestation nationale. Le Cégep de Granby-Haute-Yamaska, le Cégep de Saint-Laurent, la faculté de musique de l'Université de Montréal et l'École de service social de l'Université de Montréal ont voté en faveur d'une levée de cours pour particper à la journée de protestation.

FEUQ et FECQ participeront au Sommet

Les deux fédérations étudiantes collégiales et universitaires (FECQ et FEUQ) ont l'intention de participer au Sommet. Contrairement à l'ASSÉ, qui revendique la gratuité scolaire, les deux fédérations prônent un gel des droits de scolarité.

Martine Desjardins, la présidente de la FEUQ, demeure optimiste même si le Parti québécois défend l'indexation. «Tout le monde joue ses cartes. Le gouvernement essaie d'imposer ses idées auprès de la population, mais le gel est sur la table. Le ministre l'a rappelé. Je suis quand même assez confiante qu'on va arriver à un consensus», a-t-elle dit.

La présidente de la FECQ, Éliane Laberge, rappelle pour sa part que d'autres sujets seront aussi abordés durant le Sommet. «On reste optimiste et on continue de mettre de l'avant le gel des droits de scolarité. C'est extrêmement important d'avancer sur de nombreux autres dossiers parce que des occasions comme celle-ci n'arrivent pas tous les ans. Pour nous, c'est aussi extrêmement important de se pencher sur l'avenir de notre réseau collégial, sur la qualité de l'enseignement dans nos institutions et sur les objectifs qu'on veut que nos différentes formations se fixent.»

Pour la FEUQ, l'idée de descendre dans la rue n'est pas sur la table pour le moment. Si le sommet ne se termine pas sur un gel des droits de scolarité, la FECQ sondera ses membres quant aux actions à prendre pour le futur.