Un an après la grève étudiante du printemps 2012, les universités sont fragilisées. Le financement promis n'est pas au rendez-vous, ce qui met en péril leur rôle dans la communauté.

C'est l'un des constats qui se dégage du forum Montréal, métropole universitaire, organisé lundi par les neuf universités montréalaises (voir tableau au bas de l'article), en collaboration avec la chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Le financement

Quelque 500 personnes issues des universités, du milieu des affaires, de la santé, de la culture et de la politique, entre autres, ont réfléchi au rôle des universités dans la communauté.

Le financement des institutions représente un enjeu crucial pour l'avenir, que ce soit pour l'embauche de professeurs, l'avancement de la recherche ou le rayonnement dans la communauté, explique Louise Roy, présidente du conseil d'administration de l'Université de Montréal et l'une des porte-parole de l'événement.

La grève a eu des répercussions importantes, reconnaît Mme Roy. «On se retrouve un an plus tard avec des universités dont le budget de fonctionnement et de recherche est réduit. Il y a un an, les universités s'attendaient à avoir un rehaussement de leur financement. Il y a une inquiétude qui s'exprime, ça nous fragilise.»

À quelques semaines du Sommet sur l'enseignement supérieur, prévu les 25 et 26 février, la contribution des universités n'est pas toujours reconnue à sa juste valeur.

À elles seules, les neuf universités de la métropole accueillent les deux tiers des étudiants du Québec, rappelle Mme Roy. «Nous voulons enrichir le débat sur l'avenir des universités en mettant bien en relief le fait qu'elles sont une contribution exceptionnelle à l'ensemble de notre communauté», dit-elle.

Au cours des quatre rencontres préparatoires au Sommet sur l'enseignement supérieur, il a été question de droits de scolarité, d'accessibilité et de financement, mais bien peu du rôle des universités. «Revalorisons nos universités, revalorisons l'éducation. Faisons-en une vraie valeur de notre société», a déclaré Mme Roy.

Pour des «universités fortes»

Les débats et les réflexions d'hier ont porté sur la contribution des universités au développement socio-économique et culturel de Montréal, les attentes de la communauté ainsi que la vision de chacun pour l'avenir de la métropole.

«Sans universités fortes, il n'y a pas d'innovation, pas de talents, pas de main-d'oeuvre hautement qualifiée et compétitive et pas de découvertes scientifiques», a indiqué Michel Leblanc, président et chef de la direction de la chambre de commerce du Montréal métropolitain, également porte-parole de l'événement.

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Les neuf universités de la métropole accueillent:

> 65% des étudiants du Québec

> 25 371 étudiants étrangers

> Montréal forme le plus grand bassin de diplômés au pays, devant Toronto, avec 43 500 nouveaux diplômés annuellement.

Les neuf universités de la métropole sont:

Université de Montréal, Université du Québec à Montréal, Université McGill, Université Concordia, Polytechnique Montréal, HEC Montréal, École de technologie supérieure, École nationale d'administration publique, Institut national de recherche scientifique.

* Source: L'organisation du forum Montréal, métropole universitaire