La Coalition avenir Québec (CAQ) veut moduler les droits de scolarité selon le domaine d'études. Elle propose également de donner le pouvoir à certaines universités de fixer elles-mêmes la facture étudiante afin de récolter « quelques centaines de millions » de dollars supplémentaires pour mieux financer la recherche.

Lundi, en marge d'une réunion de ses députés, le chef caquiste François Legault a présenté la proposition de son parti en vue du Sommet sur l'enseignement supérieur, qui aura lieu les 25 et 26 février, à Montréal.

Il suggère d'abandonner les droits de scolarité uniformes de 2168$ par année pour plutôt les moduler selon le coût de la formation. Ainsi, un étudiant en sciences humaines paierait des droits moins élevés que celui en médecine. Son objectif est qu'un étudiant paie de 15 à 20% du coût de sa formation.

Cette modulation se ferait « à coût nul », a précisé le chef caquiste. Certains étudiants paieraient plus et d'autres moins qu'à l'heure actuelle, mais les droits de scolarité continueraient de rapporter la même chose (environ 560 millions de dollars par an).

Or, la CAQ veut également donner à certaines universités le droit de fixer elles-mêmes la facture étudiante. Il vise celles qui ont « une importante mission de recherche », comme l'Université de Montréal, l'Université McGill, l'Université de Sherbrooke et l'Université Laval. D'autres universités pourraient, seulement pour certaines facultés où la recherche est importante, augmenter les droits de scolarité (comme l'UQAM en sciences humaines).

Les universités pourraient ainsi récolter « quelques centaines de millions de dollars » supplémentaires pour financer la recherche, a expliqué M. Legault. Il a ajouté que les instituts de recherche québécois doivent avoir les moyens nécessaires pour faire face à la concurrence mondiale.

Pour M. Legault, les 18 universités du Québec ne sont pas toutes sous-financées. Une dizaine d'entre elles ont suffisamment d'argent, croit-il.

La CAQ évoque des ajustements au programme de prêts et bourses et préconise la création d'un système de remboursement des dettes d'études proportionnel au revenu.

Le Parti libéral accuse la CAQ de « plagiat ». Il fait valoir que les trois candidats à la direction se sont prononcés en faveur de la modulation des droits de scolarité. Mais la CAQ milite pour « une éducation à deux vitesses » en proposant que certaines universités seulement puissent fixer elles-mêmes la facture étudiante. Au cabinet du ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, on n'a pas voulu commenter ces propositions pour l'instant.