Un peu plus de 400 jeunes venus d'aussi loin que Chibougamau et des Iles-de-la-Madeleine ont convergé vers Québec pour discuter des défis de l'enseignement supérieur.

L'objectif de cette rencontre est de permettre à ces jeunes de raconter comment ils voient, à long terme, l'avenir des collèges et universités du Québec. La première partie des discussions servira à débattre d'idées et dimanche, ils devront soumettre les fruits de leurs réflexions au ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne.

Ces échanges se déroulent dans le cadre des quatre fins de semaine de discussions mises en place par l'Institut du Nouveau Monde (INM), à la demande du ministre.

Ces rencontres diffèrent de l'autre cadre de discussion qui se déroule en parallèle auprès des «partenaires officiels» de l'éducation. La démarche de l'INM vise directement les jeunes et les citoyens et les résultats de leurs délibérations feront l'objet d'un rapport qui sera remis en vue du Sommet de février.

Si le ton a commencé à monter dans les réunions préparatoires orchestrées par Québec réunissant les recteurs et les étudiants, dans le cercle de l'INM, les tensions sont nettement moindres.

Michel Venne, directeur général de l'INM, croit que la polarisation s'est atténuée même si certains sujets demeurent sensibles, dont la question des frais réclamés aux étudiants.

«La contribution des étudiants ne fait pas l'unanimité. Elle ne la fera pas au sommet. Alors c'est quelque part entre ces deux positions que le gouvernement devra trancher», a indiqué M. Venne, précisant que le rôle de l'INM n'est pas de prendre position, mais bien de recenser les points de vue exprimés lors des rencontres, qui se termineront le week-end prochain.

Michel Venne croit par ailleurs que tous ces forums de discussions sont nécessaires et servent à exprimer bien des opinions, refoulées ou non. Il s'agit également d'un temps d'arrêt pour réfléchir non pas à la contestation, mais au développement de pistes de solutions.

«Les mouvements étudiants ont eu l'occasion de dire contre quoi ils étaient, ils ont maintenant l'occasion de dire ce qu'ils veulent. L'an passé, ils ont dit «on ne veut pas de hausse», cette année ils devront préciser «ce que l'on veut, c'est ça»», a-t-il résumé.

Et ces désirs ne portent pas uniquement sur les coûts, mais aussi sur la vision à donner à la l'Éducation supérieure.

«On a là une belle occasion de discuter ensemble de ce qui nous réunit, et non uniquement ce qui nous divise, et ça, c'est un facteur d'apaisement des tensions», a conclu Michel Venne.