Le projet d'agrandissement d'une école primaire alternative du Plateau-Mont-Royal entraîne une véritable levée de boucliers parmi les parents des quelque 150 élèves inscrits.

Ils craignent que, en s'agrandissant, l'école à vocation particulière ne perde les attraits pour lesquels ils ont choisi d'y inscrire leurs enfants.

Depuis plusieurs mois, l'école Arc-en-ciel est au coeur d'une véritable bataille. D'un côté: la Commission scolaire de Montréal (CSDM), qui souhaite y accueillir 150 élèves de plus afin de répondre à une demande accrue. De l'autre: une centaine de parents d'élèves déjà inscrits, qui tentent de conserver l'âme et la taille «humaine» d'une école qu'ils ont contribué à fonder.

«Si on a choisi d'y envoyer nos enfants, c'est d'abord parce que c'est une petite école», affirme Louis-Martin Rousseau, président du conseil d'établissement, dont le fils et la fille vont à l'école Arc-en-ciel.

Sentiment d'appartenance

«Pour que le projet éducatif fonctionne, il faut maintenir un sentiment d'appartenance qu'on n'arrivera pas à conserver si on passe à 300 élèves. L'école deviendra complètement autre chose que ce que souhaitaient les gens.»

Comme dans le cas de plusieurs écoles alternatives, l'école Arc-en-ciel a été fondée à l'initiative de parents, il y a 35 ans. Elle comptait 75 élèves jusqu'en 2007 et a ensuite passé graduellement à un peu plus de 150. Encore aujourd'hui, l'école est gérée et coanimé par des parents. Le conseil d'établissement avait accepté le premier agrandissement en 2007 et a dû revoir de fond en comble les façons de faire. Cette fois, il s'oppose ferme.

Une seconde école?

Afin d'accueillir plus d'enfants tout en maintenant une taille réduite, les parents proposent plutôt d'utiliser l'espace disponible dans l'édifice de l'avenue Laval, où est installé l'établissement scolaire, pour fonder une seconde et toute nouvelle école. «On a calculé et ça ne coûtera pas plus cher. En plus, les nouveaux parents pourront eux aussi mettre sur pied une école qui leur ressemble, dit Louis-Martin Rousseau. On n'aura qu'à partager nos installations avec eux.»

À la CSDM, on attend de rencontrer les parents insatisfaits -qui devraient être nombreux au conseil des commissaires de demain- avant de commenter le dossier. «On va voir avec eux quelles sont leurs doléances et leur répondre directement plutôt que de passer par les journaux», a dit le porte-parole Alain Perron.