Battre le record du monde de la plus grosse salade de fruits: c'est ce que l'Université McGill tentera de faire pour souligner la rentrée, mardi prochain. Plus de la moitié des 5000 kg de fruits nécessaires proviendra de la ferme Macdonald de McGill, à Sainte-Anne-de-Bellevue, dans le but de réduire l'empreinte carbone du juteux événement.
L'an dernier, les services alimentaires de l'Université ont utilisé 20 000 kg de fruits et légumes de «Mac Farm», comme on dit à McGill. Avant 2009, les cafétérias de McGill ne servaient pourtant... aucun aliment provenant de la faculté d'agriculture.
«C'est incroyable, mais vrai», dit Mike Bleho, technicien horticole au département des sciences végétales de McGill, venu faire une livraison au centre-ville. «La main gauche ne parlait pas à la main droite.» Des fournisseurs apportaient les denrées, sans nécessairement savoir où elles avaient été cultivées.
Acheter dans un rayon de 500 km
L'université anglophone, qui compte un potentiel de 45 000 bouches à nourrir, a décidé de privilégier l'achat local et durable. «On a fait tout un virage», indique Mathieu Laperle, directeur des services alimentaires de McGill.
L'objectif que McGill veut atteindre d'ici le printemps? Que 75% de la nourriture servie soit d'origine locale en été, 50% en automne et 25% en hiver et au printemps. Tout ce qui est produit dans un rayon de 500 km de l'université est considéré comme local, «pour ne pas se priver de la crème glacée du Vermont», précise en riant M. Laperle. L'organisme à but non lucratif Aliments locaux Plus certifie ce virage local.
Les tomates de la ferme Macdonald («les meilleures sur le marché», assure Oliver de Volpi, chef cuisinier de McGill) sont désormais cuisinées, comme la truite du Québec élevée en bassin fermé et le porc sans antibiotiques duBreton.
«Ça nous a permis d'apporter les saveurs de Montréal sur le campus», dit M. Laperle. La moitié des étudiants de McGill, originaires de l'extérieur du Québec, ont ainsi l'occasion de goûter aux bagels St-Viateur et aux différents fromages de la province. «On pense être près de notre objectif, qui est ambitieux», souligne M. Laperle.
Manger localement a un coût, qui ne doit pas paraître aux caisses. «On a travaillé énormément la gestion des coûts et des dépenses pour compenser, explique le directeur des services alimentaires. Si en tant qu'institution publique, on n'est pas capables d'être des leaders et d'encourager l'économie locale, qui le fera?»
Un potager à l'Université de Montréal
Les universités francophones montréalaises disent aussi vouloir révolutionner leurs cafétérias. L'UQAM a signé un engagement de principe avec Aliments locaux Plus, qui doit l'aider à atteindre ses «objectifs en matière d'approvisionnement en aliments locaux durables», dit Jenny Desrochers, porte-parole de l'UQAM.
L'Université de Montréal met également au point un programme d'achat local, en plus de mener un projet-pilote d'agriculture sur le campus. «À terme, nous souhaitons approvisionner nos cafétérias à l'aide de cette production», indique Mathieu Filion, porte-parole de l'Université de Montréal.
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La plus grosse salade de fruits du monde sera préparée mardi à l'Université McGill
2270 kg de melon d'eau
590 kg de cantaloup
454 kg de melon miel
1020 kg d'ananas
100 kg de pommes
163 kg de fraises
Poids total: 4990 kg
Plus de 50% des fruits seront cueillis au campus MacDonald de l'Université McGill
Plus de 60% de la salade de fruits sera remise à des organismes de bienfaisance.