29%. C'est le coût du programme de prêts étudiants québécois en 2010-2011, par rapport au total des prêts accordés, selon l'organisme torontois Higher Education Strategy Associates. C'est une proportion beaucoup plus élevée que le programme fédéral de prêts (13,5%) ou que celui de l'Ontario (7%).

Cette proportion représente les intérêts payés par le gouvernement pendant que l'élève est toujours au cégep ou l'étudiant à l'université ainsi que les prêts en souffrance remboursés par le gouvernement.

«Je ne vois pas de raison évidente qui explique la différence», explique Joseph Berger, analyste montréalais de Higher Education qui a compilé ces données pour le gouvernement fédéral. «Les coûts en intérêts doivent être relativement semblables pour les différentes provinces. Pour ce qui est des prêts en souffrance, il faut comprendre que ce sont des prêts qui ont été contractés il y a un certain temps, quand les régimes de prêts étaient différents. Mais encore là, je ne vois pas de raison qui explique que les ex-étudiants québécois aient plus de difficulté à rembourser leurs prêts.»

Ailleurs au pays, ce coût varie énormément, mais, selon M. Berger, il s'agit de particularités de programmes beaucoup plus petits. «Au Manitoba par exemple, la proportion est de 41%. Le gouvernement préfère accorder moins de bourses, mais radier une portion de la dette des étudiants qui obtiennent leur diplôme, pour les récompenser.»

Détail intéressant, entre 2006 et 2011, le Nouveau-Brunswick n'a pas exigé de contribution parentale dans le cadre du calcul des prêts et bourses. La réintroduction de la contribution parentale n'a occasionné qu'une économie de 1,6 million de dollars sur un coût total de 40 millions (bourses et coûts des prêts).

En 2010-2011, des dettes étudiantes d'un total de 54 millions ont été radiées au Québec, et ce chiffre peut atteindre 80 millions certaines années, selon un article publié en mars dernier par le Journal de Québec. Cela représente entre 10% et 16% du total des prêts, selon M. Berger.

Il est à noter que le Québec accorde une proportion beaucoup plus élevée de son aide en bourses, environ la moitié, que les autres provinces: 35% pour l'Ontario et entre 20% et 25% pour le fédéral, l'Alberta et la Colombie-Britannique.

Les frais administratifs des programmes d'aide financière, selon M. Berger, sont relativement comparables: 16 millions pour l'Ontario et 23 millions pour le Québec, qui fait par contre davantage d'analyses de suivi sur l'efficacité de l'aide financière.