À l'image du Printemps arabe, les étudiants contre la hausse des droits de scolarité mènent leur guérilla sur un de leurs terrains favoris: les médias sociaux. Et la journée de jeudi a donné lieu à ce qui semble être une première: une jeune femme a commenté son arrestation et sa détention en direct sur Twitter.

Suzanne Bilodeau, de la Rive-Sud de Montréal, était à Gatineau pour manifester avec les étudiants de l'Université du Québec en Outaouais (UQO). Le 11 avril, son fils, élève au collège Édouard-Montpetit, a quitté en ambulance une manifestation tenue à la tour de la Banque Nationale à Montréal après avoir reçu des coups de matraque qui lui ont causé de bonnes contusions aux genoux.

La mère de famille a depuis participé à quelques manifestations. Elle veut comprendre pourquoi certaines manifestations dégénèrent.

Jeudi, elle a été arrêtée avec 151 autres personnes. Elle a tout rapporté sur son compte Twitter.

« (Ils) sont calmes. (Ils) disent qu'on ne sera pas brutalisés. Mais passent des tie wrap aux bras de tous», a-t-elle tweeté au sujet des policiers, alors que le groupe dans lequel elle se trouvait était encerclé par la police.

«Je n'ai agressé personne. Je le jure. Les policiers ne sont pas tous cons mais certains disjonctent», a-t-elle ajouté après avoir été menottée.

«Quatorze dans une cellule pour trois. Mais on a une toilette!», publiait-elle à 16 h 31, avec une photo prise de son téléphone, sur laquelle on voit plusieurs femmes entassées derrière les barreaux.

«Aucun des manifestants ne mérite le traitement actuel. Aucun!», a-t-elle ajouté dans un autre message.

Elle est silencieuse depuis 19h15. Dans un bref échange de courriels avec La Presse, elle a indiqué que la pile de son téléphone allait bientôt la laisser tomber.