La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, invite officiellement les fédérations étudiantes collégiale et universitaire, la FECQ et la FEUQ, à une rencontre vendredi au plus tôt. Jamais sans la CLASSE, répond la FEUQ.

Après avoir dit qu'elle accepte l'invitation de Mme Beauchamp, la FECQ a réévalué sa position. Elle ne participera pas à la rencontre en raison de la décision de la FEUQ.

Line Beauchamp a décidé d'écarter la CLASSE parce qu'elle a opposé une fin de non-recevoir à son ultimatum de mercredi. La ministre demandait aux étudiants de condamner les gestes de violence.

«J'ai pris acte du fait que deux associations étudiantes sur trois, la FEUQ et la FECQ, ont réitéré (mercredi) le fait qu'ils condamnaient le recours à la violence et au vandalisme. J'ai demandé à mon cabinet d'entrer en contact avec les deux associations étudiantes pour qu'on  discute de la tenue d'une rencontre», a-t-elle affirmé cet avant-midi.

Elle souhaite que cette rencontre se tienne «le plus vite possible». Elle se dit disponible dès vendredi. Elle est en commission parlementaire jeudi pour l'étude des crédits budgétaires de son ministère.

Line Beauchamp est prête à discuter de la gestion des universités et du programme des prêts et bourses. «Les associations qui viendront à la rencontre, je sais qu'elles vont vouloir parler du niveau des droits de scolarité. Je ne peux pas empêcher que la question soit soulevée. Moi, je veux juste réitérer que le gouvernement est ferme sur cette question de la hausse des droits de scolarité», a-t-elle insisté.

La FEUQ décline l'invitation de la ministre. «J'ai un mandat très clair d'exiger que la CLASSE soit présente. La ministre doit s'asseoir avec tout le monde», a affirmé sa présidente, Martine Desjardins. Elle demande à la ministre de mettre de côté ses «enjeux électoraux immédiats» et d'attendre que la CLASSE tienne son assemblée samedi.

La FECQ a d'abord affirmé à La Presse qu'elle accepte l'invitation de Mme Beauchamp. Une heure plus tard, elle a changé son fusil d'épaule. «On a réévalué un peu, précisé en fait, notre position sur le sujet», a dit son président, Léo Bureau-Blouin. Comme la FEUQ exige la présence de la CLASSE, «on n'ira pas tout seul à une rencontre».

Il a proposé au cabinet de Mme Beauchamp de reporter la rencontre à lundi pour «laisser la chance à la CLASSE de se positionner sur le sujet» de la violence.

Mercredi, la FEUQ a appelé la ministre à dénoncer aussi l'intimidation commise à l'égard de professeurs et d'étudiants. Mme Beauchamp l'a fait cet avant-midi. «Nous condamnons l'utilisation de toute forme de violence ou de brutalité excessive. Il faut condamner le recours à l'intimidation», a-t-elle dit. Elle a répondu par l'affirmative lorsqu'un journaliste lui a demandé si elle condamne les menaces reçues par le porte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois. Ce dernier a porté plainte à la police.