Le ministère de la Famille se retrouve avec un autre conflit sur les bras. Les 500 garderies privées non subventionnées du Québec lui réclament jusqu'à 50 millions de dollars par année. Elles préparent des manifestations le mois prochain à Montréal et à Québec.

Ces garderies, dont les tarifs sont d'environ 35$ par jour, se disent victimes d'injustice. Québec a refusé qu'elles participent à l'appel d'offres pour l'attribution de 15 000 nouvelles places subventionnées (à 7$). De plus, dans son budget de la semaine dernière, il n'a pas bonifié le crédit d'impôt pour les services de garde, grâce auquel les parents qui paient plus de 7$ peuvent réduire leur facture. Des garderies risquent de fermer leurs portes, selon Marie-Claude Collin, cofondatrice de leur coalition.

Elles demandent au gouvernement de 35$ à 45$ par jour pour chaque enfant. Ce serait à peu près l'équivalent de ce que reçoivent les 649 garderies privées subventionnées.

La facture atteindrait de 30 à 50 millions par année, selon la coalition. Elle négocie avec la ministre Yolande James depuis le 28 octobre, mais les pourparlers piétinent. «On commence à appliquer des moyens de pression», affirme Marie-Claude Collin. Des manifestations sont prévues en avril à Montréal et à Québec.

Au cabinet de Mme James, on se limite à dire qu'un comité de travail a été créé pour «analyser la situation» des garderies privées non subventionnées.

Pas seules

Ces garderies ne sont pas les seules à vouloir descendre dans la rue. Comme La Presse l'a indiqué hier, les garderies privées subventionnées préparent elles aussi des moyens de pression. Elles demandent une hausse de leurs subventions de 20 millions de dollars par année.

Louis Sénécal, directeur général de l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), estime que les garderies privées subventionnées n'ont pas à se plaindre. Elles ont fait des profits de 98 600$ en moyenne en 2009-2010, selon un document du ministère de la Famille. Il condamne la prolifération des garderies non subventionnées au cours des dernières années dans la foulée de l'instauration du crédit d'impôt. Cette mesure devrait être abolie et les sommes récupérées devraient être consacrées à la création de places en CPE, plaide-t-il.

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GARDERIES AU QUÉBEC


Nombre de garderies privées non subventionnées: 512

Nombre de places dans les garderies privées non subventionnées: 26 991

Nombre de places à 7$ par jour (CPE, garderies privées et milieu familial): 216 838