Des professeurs qui ont un contrat pour faire un remplacement dans le cadre d'un congé de maladie se retrouvent aujourd'hui sans salaire en raison de la grève étudiante.

Enseignant en éducation physique au collège de Maisonneuve, Sébastien Fortin est l'un d'eux. Il a constaté avec surprise sur son dernier talon de paie que son salaire avait été amputé de moitié.

«Je suis comme une victime indirecte de la grève», lance-t-il.

M. Fortin a un contrat d'enseignement pour le semestre d'hiver représentant une demi-tâche. Depuis le début du mois de février, il remplace aussi une collègue en congé de maladie, ce qui lui permet d'avoir une tâche complète.

Il s'agit d'un contrat périodique d'un mois qui se terminait le 2 mars, mais qui est renouvelable jusqu'au retour de l'enseignante.

L'administration du collège a toutefois mis en veilleuse le renouvellement de ces contrats jusqu'à ce que la grève se termine. Du coup, le salaire est amputé.

«Ça n'avait pas été annoncé que les contrats étaient gelés. Je pensais que ce serait renouvelé automatiquement, surtout qu'on nous a dit qu'on est tenus de continuer nos activités autres», ajoute M. Fortin.

Il fait ainsi référence à la directive ministérielle envoyée aux administrations au début de la grève afin qu'elles rappellent à leurs professeurs qu'ils sont tenus de donner leurs cours et de poursuivre leurs activités.

Tout en disant comprendre les revendications étudiantes, M. Fortin est convaincu que, sans la grève, il enseignerait actuellement puisque sa collègue ne devait pas revenir au travail dans l'immédiat.

Payés à la reprise des cours

Il est normal de ne pas verser de salaire puisqu'il n'y a pas de prestation de services, rétorque la directrice des affaires corporatives et des communications du collège de Maisonneuve, Brigitte Desjardins.

Elle précise que 5 employés, sur les quelque 800 au total, se trouvent dans la situation où leur contrat de remplacement périodique venait à échéance pendant la grève et n'a donc pas été renouvelé.

«On ne renouvelle pas les contrats aussi longtemps que notre session ne repart pas parce que notre calendrier scolaire fait en sorte qu'au bout du compte, il va falloir qu'on se rende quand même à nos 15 semaines de session», explique Mme Desjardins.

Au terme de la grève, les journées de cours perdues devront être reprises. Si les enseignants sont toujours en congé de maladie, les congés de remplacement périodique seront renouvelés.

Entre-temps, le syndicat doit discuter de cette question demain avec la direction, au cours d'une réunion du comité des relations de travail.