Quelques milliers de travailleuses des Centres de la petite enfance syndiquées à la CSN ont manifesté dans la joie et la détermination, vendredi à Montréal, pour démontrer au gouvernement leur volonté de conclure de nouvelles conventions collectives.

C'était en plus une journée de débrayage dans les 360 CPE du Québec où les travailleuses sont syndiquées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Des milliers de parents et leurs jeunes enfants ont donc été directement touchés par ce débrayage et ont dû trouver une solution de rechange à la garderie.

Les manifestantes, venues par autobus de toutes les régions du Québec, se sont d'abord rassemblées dans un parc du centre-ville de Montréal, avant de marcher vers l'édifice où se trouvent les bureaux du ministère de la Famille, dans l'est de Montréal.

Elles voulaient ainsi faire pression sur le gouvernement et les directions des CPE afin de faire avancer la négociation des conventions collectives, tant aux paliers national que local.

En entrevue pendant la manifestation, Francine Lévesque, présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN, a soutenu que c'est justement le fait que les travailleuses aient eu recours à des moyens de pression qui a fait bouger les choses à la table de négociation. Ces travailleuses attendent depuis deux ans le renouvellement de leurs conventions collectives.

«Si on n'avait pas été sérieux dans la menace de l'exercice de cette grève-là aujourd'hui, je pense que la négociation n'aurait pas vraiment débuté sérieusement. Et nous, on est prêt à la poursuivre sérieusement», a prévenu Mme Lévesque.

De son côté, la ministre de la Famille, Yolande James, s'est dite confiante d'en arriver à un règlement et constate des progrès dans les négociations au cours des derniers jours. «Si on arrive à s'entendre sur les grandes orientations, j'ai confiance qu'on va pouvoir s'entendre», a-t-elle soutenu.

Selon la ministre, l'enjeu reste la question du nombre de semaines de vacances. La position du gouvernement consiste à ajuster l'offre faite aux éducatrices à ce qui est offert aux employés du secteur public, à savoir un maximum de cinq semaines par année après 25 ans de service.

Stéphane Côté, porte-parole syndical à la table de négociation, affirme que dans la grande majorité des cas, les syndicats demandent quatre, cinq ou six semaines de vacances, et qu'il s'agit souvent de maintenir les acquis, non d'augmenter le nombre de semaines qu'ils ont déjà. Et la demande de six semaines de vacances serait valable après 15 années d'ancienneté. Il fait aussi valoir qu'il s'agit d'une demande et que les parties sont justement là pour négocier.

Le salaire horaire est en moyenne de 18,90$, avec un maximum de 21,65$ au dernier échelon.

Les parents qui ont des enfants dans un CPE syndiqué à la CSN pourraient devoir déployer leur plan B de nouveau la semaine prochaine, les 15 et 16. «Au plan national, si les choses n'ont pas évolué positivement à la table de négociation, il est prévu qu'il y aura une autre journée de grève qui s'exercera. La province sera divisée en deux, une partie fera (la grève) le mercredi et l'autre partie le jeudi», a prévenu Mme Lévesque.

La CSN représente 8500 travailleuses dans 360 CPE répartis dans l'ensemble du Québec.

Le débrayage ne touche toutefois pas les travailleuses qui sont syndiquées à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).