La manifestation de novembre dernier n'ayant pas semblé ébranler le gouvernement Charest, les étudiants et cégépiens se mobilisent maintenant pour une grève générale afin de protester contre la hausse des droits de scolarité.  

Réunies en congrès le week-end dernier, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ont adopté leur plan d'action des prochaines semaines.

Visites-surprises aux députés libéraux, appels aux bureaux de circonscription et envois postaux massifs sont parmi les moyens que l'on appliquera à compter du mois de février. Le plan culminera le 22 mars avec une grande manifestation qui, espèrent les fédérations, attirera encore plus de monde que celle du 10 novembre, à laquelle, selon leurs estimations, avaient participé 30 000 personnes.

Entre-temps, les associations ont également reçu le mandat de consulter leurs membres en vue d'une grève générale illimitée.

«Nos étudiants n'ont pas adopté cela de gaieté de coeur. Cependant, il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds. On ne laissera pas le gouvernement hypothéquer des générations», a déclaré le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin.

De son côté, la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, espère que toutes les associations - même celles qui ne sont pas membres - participeront à la manifestation du 22 mars. Mais pour le moment, ni la FECQ ni la FEUQ ne semblent prêtes à suivre l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), qui envisage une grève générale illimitée dès la fin du mois de février.

«Nous avons demandé aux associations d'aller faire des consultations auprès de leurs membres, c'est à eux de déterminer le moment propice pour le faire. Il ne faut pas partir trop rapidement», a indiqué Mme Desjardins.

Elle rappelle que plusieurs nouveaux étudiants font leur entrée au trimestre d'hiver et qu'il faut prendre le temps de bien les informer de la situation et des démarches entreprises.

Dans les derniers mois, les fédérations étudiantes ont publié des statistiques sur la réalité des étudiants. Leur revenu global est de 13 330$ par année, et 65% d'entre eux terminent leurs études avec une dette moyenne de 14 000$, indiquent ces études.

Bien que les droits de scolarité soient moins élevés qu'ailleurs au Canada, la hausse décrétée par le gouvernement est «considérable», soulignent les étudiants. De son côté, le gouvernement ne semble pas vouloir reculer. Les discussions sont au point mort, dénoncent les présidents des deux fédérations étudiantes.