Ils ont beau prendre la rue et manifester leur colère, les étudiants québécois devront se résoudre à débourser «la juste part» du coût de leur scolarité, a fait savoir jeudi la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp.

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L'indignation des mouvements étudiants et de leurs alliés sociaux et syndicaux n'émeut pas la ministre Beauchamp qui reste inflexible sur la hausse annoncée de 325 $ par année des droits de scolarité d'ici 2016.

Au terme de l'opération de rattrapage, la facture refilée aux étudiants atteindra 3793 $ par année, une hausse de 75 pour cent comparativement à son niveau actuel qui est de 2168 $.

Aussi importante qu'elle soit, l'augmentation des droits de scolarité est «juste», a répondu Mme Beauchamp, à l'Assemblée nationale, à une question de la porte-parole péquiste en matière d'enseignement supérieur, Marie Malavoy.

Il est normal que les étudiants investissent davantage dans leur formation, a expliqué la ministre, faisant remarquer au passage que l'essentiel du financement de l'éducation au Québec est assumé par des contribuables «qui ne gagneront jamais le salaire d'un diplômé universitaire».

«Est-ce qu'un étudiant universitaire qui va aller chercher son diplôme et qui va gagner en moyenne entre 600 000 $ et 750 000 $ de plus sur l'échelle d'une vie doit faire sa juste part? La réponse est oui. Est-ce qu'une hausse de 325 $ par année sur cinq ans, prévisible, est une hausse juste? La réponse est oui», a tranché Mme Beauchamp.

Pour que le diplôme québécois «garde toute sa valeur», le gouvernement a fait le choix de donner un coup de barre au financement des universités afin d'embaucher plus de professeurs, d'acheter des équipements de pointe et de mieux soutenir la recherche, a-t-elle martelé.

De son côté, la députée Malavoy a repris à son compte un argument des associations étudiantes à l'effet que l'augmentation des droits de scolarité va réduire l'accessibilité aux études.

À terme, le développement économique du Québec risque de souffrir de la décision gouvernementale, a-t-elle prédit.

Les étudiants sont dans la rue «pour dire qu'ils veulent étudier, qu'ils veulent contribuer à l'avenir du Québec, qu'ils veulent le développement de notre société», a argué Mme Malavoy.

Néanmoins, les futurs diplômés «ne veulent pas qu'on vienne financer les universités en puisant dans leurs poches parce que leurs poches sont vides», a-t-elle soutenu.

Le gouvernement de Jean Charest fait preuve d'injustice à l'égard des étudiants en leur enfonçant dans la gorge «43 ans de rattrapage en cinq ans», a lancé la députée de Taillon.

Aussi importante qu'elle soit, l'augmentation des droits de scolarité est «juste», a répondu Mme Beauchamp, en Chambre, à une question de la porte-parole péquiste en matière d'enseignement supérieur, Marie Malavoy.

Pour la ministre, il est normal que les étudiants investissent davantage dans leur formation compte tenu des salaires qu'ils leur seront versés une fois sur le marché du travail.

Les diplômés universitaires, a-t-elle expliqué, empocheront des revenus nettement supérieurs à ceux de la grande majorité des contribuables appelés à financer l'essentiel de leur éducation.

De son côté, la députée Malavoy a fait valoir que l'augmentation des droits de scolarité va réduire l'accessibilité aux études et porter par le fait même un dur coup au développement économique du Québec.

Archives La Tribune

Line Beauchamp