Dans le cadre de leur négociation avec le ministère de la Famille, les éducatrices des Centres de la petite enfance syndiquées à la CSQ veulent cette fois mettre l'accent sur l'intégration des enfants en difficulté.

Les Centres de la petite enfance (CPE) sont aux prises avec le même défi que le milieu scolaire: des ressources spécialisées insuffisantes, des besoins croissants chez les enfants et une formation du personnel pas toujours adéquate pour s'occuper d'enfants ayant des troubles d'apprentissage ou des troubles de comportement.

L'intégration des enfants en difficulté, «cette fois-ci, c'est une priorité. Là, on est en mesure de voir qu'il y a de plus en plus de difficultés, qu'il y a aussi de l'intégration -ce avec quoi nous sommes d'accord-, mais, comme dans le réseau scolaire, il y a un manque de soutien et de moyens pour y faire face», a déploré en entrevue à La Presse Canadienne, Louise Chabot, première vice-présidente de la CSQ.

Une enquête maison réalisée par la CSQ a révélé que des 46 CPE qui ont répondu au questionnaire, 92 pour cent accueillaient des enfants ayant des besoins particuliers.

Environ 78 pour cent recevaient des subventions pour intégrer ces enfants, qui sont souvent référés par le CLSC. Mais 60 pour cent pensaient que ces subventions étaient insuffisantes pour offrir des services de qualité.

De même, 78 pour cent des éducatrices ont affirmé ne pas avoir reçu de formation spécifique sur l'intégration des enfants ayant des besoins particuliers.

Or, la négociation pour 23 des 73 CPE syndiqués à la Centrale des syndicats du Québec commence tout juste.

La centrale syndicale demande notamment que le montant alloué par le ministère pour les enfants ayant des besoins particuliers, soit 37,30 $ par jour, soit doublé. Ce montant servirait à la fois pour la formation du personnel, les services de spécialistes, du matériel et des outils de sensibilisation, a expliqué Mme Chabot.

Au plan salarial, la CSQ demande 3,75 pour cent d'augmentation pour chacune des trois premières années de la convention collective, puis 1,75 pour cent et 2 pour cent, ces deux dernières années s'inspirant du secteur public. Une clause prévoirait une hausse additionnelle si le produit intérieur brut excède un certain seuil.

Mme Chabot rapporte que dans le cadre de cette négociation, le ministère semble ouvert, même si les parties n'en sont qu'au stade d'expliquer leurs demandes. «On n'a pas eu vraiment de réaction, de réponses et d'échanges là-dessus. Mais je pense qu'il y a une volonté; c'est sûr que ça fait partie des préoccupations du ministère de répondre aux besoins de ces enfants-là.»

Bien que la CSQ soit présente dans 73 CPE au Québec, c'est la CSN qui représente la majorité des éducatrices syndiquées, et ce, dans 360 CPE.