Les quelque 172 000 cégépiens de la province sont rentrés en classe hier sur fond de grogne en raison de la hausse annoncée des droits de scolarité.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) était à pied d'oeuvre pour accueillir les nouveaux élèves, qu'elle s'est promis de sensibiliser et d'informer activement.

À l'heure du midi, les terrains du collège Ahuntsic bourdonnaient d'activité. Dans une ambiance festive, musique, jeux et animation ont accueilli les nouveaux venus, à qui l'on offrait de la barbe à papa et... des dépliants d'information. «On travaille pour s'assurer que les finances ne soient pas un obstacle aux aspirations des étudiants», a expliqué le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin.

Le dernier budget provincial prévoit une hausse des droits de scolarité de 325$ par année pendant cinq ans, ce qui les fera passer de 2168$ à 3793$.

Les étudiants devront non seulement absorber une hausse importante, mais ils ne reçoivent pas suffisamment d'aide de l'État, souligne, Léo Bureau-Blouin.

Selon les données des fédérations étudiantes, 60% des étudiants n'auraient pas accès aux prêts et bourses, et les trois quarts ne seraient pas admissibles aux bourses en raison du revenu familial de leurs parents, jugé trop élevé.

«Cela entraîne des conséquences graves. Les étudiants travaillent de plus en plus. Il n'est pas rare de voir un étudiant travailler de 20 à 25 heures par semaine ou étudier à temps partiel. C'est un phénomène inquiétant», affirme M. Bureau-Blouin.

De son côté, l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) a symboliquement installé des pancartes «à vendre» devant le collège Saint-Laurent, à Montréal, le cégep Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, le cégep François-Xavier-Garneau, à Québec, et le cégep de Sherbrooke de même que devant des pavillons de l'Université McGill et de l'Université du Québec à Montréal.

L'idée était de démontrer que «l'éducation n'est pas une marchandise ou un investissement économique, mais un droit fondamental», a expliqué l'ASSÉ.

Plusieurs dossiers prioritaires

Par ailleurs, si la hausse des droits de scolarité est le principal cheval de bataille des étudiants cette année, elle n'est pas le seul: l'intégration des élèves handicapés et en difficulté d'apprentissage et d'adaptation ainsi que la persévérance et le taux d'obtention de diplôme sont également des dossiers prioritaires pour la FECQ.

Seulement un étudiant sur trois obtient son diplôme collégial dans le temps prescrit. Le tiers des étudiants ne l'obtiennent jamais.

«Il existe beaucoup de défis pour le réseau des cégeps. On s'est beaucoup amélioré au fil du temps, mais ce n'est pas tout d'accéder au cégep, il faut un diplôme aussi», lance M. Bureau-Blouin.

La surpopulation dans les cégeps de la région métropolitaine, conséquence de la dévitalisation des régions, est une autre source de préoccupation pour la FECQ. La Fédération souhaite que le ministère de l'Éducation accentue les mesures pour retenir la clientèle dans les cégeps des régions éloignées, notamment au moyen d'encouragements financiers et de programmes exclusifs.