La Centrale des syndicats du Québec croit que le privé devrait faire sa part et financer davantage l'éducation, particulièrement le réseau universitaire.

Le président de la CSQ, Réjean Parent, s'est rendu lundi au campement organisé par des étudiants qui dénoncent les hausses annoncées des frais de scolarité au Québec.

Selon lui, l'entreprise privée et les grandes compagnies profitent allègrement des recherches et du savoir universitaire, sans injecter les sommes justes et équitables compte tenu des bienfaits qu'elles en retirent.

M. Parent a affirmé que des entreprises et de grandes multinationales font de la recherche à bon compte en profitant d'une «main-d'oeuvre» à bas prix. Il juge inéquitable que l'on taxe les étudiants pour financer des coûts d'installation et de fonctionnement, alors que le privé retire des bénéfices, sans qu'une contribution supplémentaire ne lui soit demandée.

Les jeunes des fédérations étudiantes collégiales et universitaires ont manifesté tout le week-end et poursuivent leur mobilisation pour tenter d'infléchir le gouvernement Charest qui a procédé au dégel des droits de scolarité.

Selon la CSQ, une réflexion collective doit s'imposer et la centrale réitère son désir de lancer un véritable débat. Cette réflexion sur l'avenir de l'éducation pourrait prendre la forme d'états généraux sur le fonctionnement universitaire et l'accessibilité.

«Actuellement, on a tendance à pointer du doigt les étudiants, alors que des grandes entreprises profitent abondamment des universités sans mettre leur juste part», a indiqué M. Parent.

Le président de la CSQ rejette également toute tentative de revoir à la baisse les conditions de travail des enseignants. Il estime qu'il n'y a pas d'excédents à sabrer de ce côté.

«Je ne pense pas qu'il y a ait de scandale en matière de condition de travail. Ce n'est pas ce qui a fait exploser les coûts ces dernières années, mais le détournement de sommes pour construire des édifices ou des laboratoires qui, je le répète, profitent au privé», a dit Réjean Parent.

Bien que la centrale syndicale ait accordé son appui au mouvement étudiant, elle ne prendra pas la direction de cette contestation.

«Les jeunes vont assumer le leadership de cette bataille, mais il y a néanmoins des choix de société à faire. On est dans un monde d'injustice fiscale», a répété Réjean Parent.