Les enfants qui se rendent à l'école à pied ou à vélo sont peut-être moins sédentaires que leurs petits camarades qui y vont en voiture, mais ils sont beaucoup plus à risque d'être blessés dans un accident.

Selon un avis de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dévoilé mardi, les élèves qui marchent pour se rendre à l'école courent cinq fois plus de risque d'être blessés sur la route. Ce danger est multiplié par 18 pour ceux qui utilisent le vélo.

L'étude survient alors que plusieurs écoles incitent, depuis quelques années déjà, leurs élèves à se déplacer à pied ou à vélo. Les chercheurs de l'INSPQ sont formels: si davantage d'enfants choisissaient les transports actifs pour se rendre à l'école, il y aurait une augmentation des blessures.

Question d'urbanisme...

Selon eux, les villes peuvent toutefois faire des choix éclairés en matière d'urbanisme pour contrer cet effet. «Il y a quelques mesures efficaces, mais non appliquées de façon optimale actuellement, qui permettraient d'éviter une augmentation des blessés même si plus d'enfants choisissaient les transports actifs», explique Michel Lavoie, médecin à l'Institut.

Il faut réaménager les intersections, réduire la vitesse des voitures, augmenter la surveillance policière en bordure des écoles, énumère le chercheur. «Quand on demande aux parents leurs raisons pour privilégier l'auto, ils indiquent qu'ils jugent les transports actifs dangereux, explique M. Lavoie. Il faut donc améliorer la sécurité des trajets pour changer cette perception.»

Selon l'INSPQ, les transports actifs doivent être promus, car ils contribuent à contrer la sédentarité chez les jeunes.

Il y a, en moyenne, 371 enfants de 5 à 12 ans qui se blessent chaque année au Québec à l'occasion d'un déplacement entre la maison et l'école. De ce nombre, 112 se blessent à pied, 61 en vélo et 197 en automobile. Mais comme beaucoup plus d'enfants se rendent à l'école en voiture qu'en vélo ou à pied, ceux qui choisissent l'automobile sont proportionnellement moins à risque d'être blessés.

Environ 30% des élèves du primaire se déplacent à pied entre la maison et l'école et près de 2% à vélo, note l'étude.