«On ne veut pas que des enfants continuent d'être des balles de ping-pong dans les écoles pour boucher des trous.»

Chantale Pageau et son conjoint, Pascal Lemieux, sont exaspérés. Leur fille commencera sa deuxième année au mois d'août. Mais elle en est déjà à sa troisième école. Elle a fait sa maternelle dans un pavillon de l'école Jacques-Rocheleau, où sont réunis les groupes du préscolaire. Elle a ensuite fait sa première année dans son école de quartier, l'école La Mosaïque, à Saint-Basile-le-Grand.

Mais l'école est pleine. Comme une trentaine d'autres enfants touchés par cette décision, la fillette sera transférée et devra faire sa deuxième année dans une autre école. Elle n'habite pourtant qu'à 0,8 kilomètre de l'école.

Les parents de Saint-Basile-le-Grand se mobilisent pour tenter de casser la décision de la commission scolaire des Patriotes. Ils déposeront ce soir, à la réunion des commissaires, une pétition de 700 noms demandant aux commissaires d'envisager plutôt l'agrandissement de l'école La Mosaïque. En attendant, ils leur proposent de récupérer les locaux du centre communautaire, aménagé à l'intérieur de l'école La Mosaïque, pour en faire des classes et accueillir le trop-plein d'élèves.

Le problème, selon les parents, c'est que les commissaires envisagent déjà de demander un agrandissement de l'école La Chanterelle, où les problèmes de surpopulation ne sont pas encore cruciaux.

«Ça nous choque, comme parents, que les décisions soient prises pour faire de la place à des enfants qui n'existent pas encore», souligne Chantale Pageau.

Pas très loin, à Boucherville, Isabelle Bastien vit une situation semblable. Après avoir inscrit sa fille Mélodie à la maternelle à l'école de son quartier, l'école Louis-Hippolyte-Lafontaine, Mme Bastien a appris qu'il n'y avait plus de place et qu'elle devait choisir une autre école. La petite Mélodie a donc fait sa maternelle à l'école Pierre-Boucher.

Mais il y a quelques semaines, nouvelle surprise pour les parents. Il n'y a plus de place en première année à l'école Pierre-Boucher. Comme il ne s'agit pas de l'école de son quartier, Mélodie devra changer d'école à la rentrée scolaire. Une nouvelle fois.

C'est un non-sens aux yeux d'Isabelle Bastien. «Je suis fâchée de la façon dont les commissions scolaires gèrent les dossiers et traitent les enfants», lance-t-elle en souhaitant que sa fille demeure à Pierre-Boucher.

Dans trois ans, lorsque le cadet de la famille commencera l'école, le même scénario va se présenter. Si Mme Bastien souhaite que le frère et la soeur fréquentent la même école, Mélodie devra changer une nouvelle fois d'établissement.

«On joue avec des enfants, alors que la motivation, ça part très tôt», souligne Mme Bastien en déplorant que sa fille doive refaire un nouveau cercle d'amis et s'adapter à un nouveau milieu.

L'école Louis-Hippolyte-Lafontaine, l'école de quartier de Mélodie, a fait face à une situation particulière l'an dernier, explique la directrice adjointe de la commission scolaire des Patriotes, Catherine Haupert. Il y avait beaucoup plus d'enfants que d'habitude en maternelle. «C'est une situation particulière, pour cette cohorte et oui, on se retrouve avec des transferts d'élèves.»

Quant au secteur de Saint-Basile-le-Grand, le nombre d'élèves augmentera de 10% au cours des prochaines années et un agrandissement de l'école devra avoir lieu, reconnaît Mme Haupert.