Des enseignants québécois de niveau collégial dénoncent les pressions qu'ils disent subir pour faire réussir à tout prix leurs étudiants afin de favoriser l'octroi de diplômes au rabais.



Ces enseignants au collégial lancent le Manifeste pour un Québec éduqué, déjà signé par près de 150 professeurs, étudiants ou retraités à travers le Québec. Le texte introductif du Manifeste, qui a été préparé par des enseignants du CÉGEP de Saint-Hyacinthe, est publié dans des journaux, vendredi.

La lettre confirme notamment que lorsque des étudiants contestent une note qu'un professeur croit méritée, il est fréquent que les directions questionnent les enseignants qui ont alors l'impression que leur capacité de juger est mise en doute.

Sous la pression des parents, les administrations vont aussi accepter de demander à un professeur de faire passer un examen de reprise à un élève en échec alors que ce n'est pas prévu.

Le Manifeste souligne que le plan stratégique 2010-2015 du cégep de Saint-Hyacinthe indique, par exemple, qu'il souhaite augmenter son taux de diplomation et son taux de réussite après un premier trimestre de chacun 5 pour cent. Or, pour y arriver, les enseignants affirment qu'il leur faut niveler par le bas.

Les instigateurs du Manifeste déplorent aussi le trop grand accent mis sur l'approche pédagogique à appliquer depuis la rentrée de la première cohorte d'étudiants qui ont suivi toute leur scolarité sous la réforme de l'éducation.