Les enseignants qui refusent de participer à la journée de formation prévue aujourd'hui sur le nouveau bulletin scolaire s'exposent à des mesures disciplinaires, menace la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

Les enseignants ont reçu récemment une lettre en ce sens, explique le président de l'Alliance des professeurs, Alain Marois. «Loin de refroidir les ardeurs, ces lettres en ont plutôt fouetté plusieurs. Ce sont des mesures disproportionnées qui ne semblent pas faire peur aux gens. Nos membres sont déterminés», a dit M. Marois.

L'Alliance des professeurs de Montréal, qui regroupe quelque 8100 enseignants de la CSDM, demande au gouvernement de reporter d'un an l'implantation du bulletin parce que celui-ci ne remplit pas ses promesses. Les enseignants estiment notamment qu'il n'informera pas davantage les parents sur les connaissances de leurs enfants.

De son côté, la CSDM presse plutôt Québec d'aller de l'avant.

Boycottage

Le mois dernier, les enseignants membres de l'Alliance des professeurs ont voté massivement pour des moyens de pression, dont le boycottage de la journée de formation qui se tient aujourd'hui dans toutes les écoles primaires et secondaires de la CSDM.

Selon un sondage maison mené dans une centaine d'écoles par le syndicat, près de 90% des membres ont l'intention d'obéir au mot d'ordre de boycottage.

Les enseignants sont invités à se présenter à la formation ce matin. Une déclaration sera lue, expliquant les raisons pour lesquelles ils ne sont pas satisfaits du bulletin. Par la suite, ils retourneront vaquer à leurs occupations dans leurs classes.

Lettre de la CSDM

Dans une lettre envoyée à tous les enseignants, la CSDM rappelle toutefois qu'ils s'exposent à des sanctions. Prévues dans la convention collective, ces sanctions peuvent aller jusqu'à une réduction de salaire et à la suspension, explique le responsable des communications à la CSDM, Alain Perron.

«Nous ne pouvons présumer de rien, mais nous souhaitons que les professeurs participent à la formation pour préparer le bulletin unique», a déclaré M. Perron. La journée pédagogique d'aujourd'hui est l'une des deux dont la CSDM peut décider du contenu.

La semaine dernière, la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, a indiqué à La Presse qu'elle n'avait pas l'intention de reporter l'implantation du bulletin uniforme.