Québec s'apprête à délier les cordons de sa bourse en vue de rehausser la maîtrise du français par les étudiants de cégeps, tant anglophones que francophones.

Mais le gouvernement n'imposera pas de nouvelles exigences aux étudiants de cégep à ce chapitre.

La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, annoncera dans les prochains jours la signature d'une entente de partenariat entre son ministère et la Fédération des cégeps, en vue de mettre en place un plan d'action de promotion du français.

L'entente visera à étendre et financer l'offre de cours de français au cégep, destinés à ses différentes clientèles, qu'il s'agisse d'étudiants francophones, anglophones ou allophones.

L'annonce, dont la ministre a livré les grandes lignes mercredi, surviendra quelques jours après le dépôt d'un avis du Conseil supérieur de la langue française (CSLF), qui recommandait au gouvernement de hausser les exigences linguistiques au cégep.

Le CSLF en faisait une condition pour faire en sorte qu'il ne soit pas nécessaire de rendre un jour obligatoire la fréquentation du cégep en français pour tous les francophones et allophones.

Le gouvernement refuse d'étendre la loi 101 au cégep, contrairement à l'opposition péquiste qui juge nécessaire d'aller en ce sens pour mieux protéger le français au Québec.

Avec son plan d'action, Québec misera donc plutôt sur l'augmentation de l'offre de services aux étudiants de cégeps.

«On a établi un cadre sur lequel, notamment, on va pouvoir parler d'une offre accrue de services pour améliorer la maîtrise du français, et ce, tant dans les cégeps francophones qu'anglophones», a précisé la ministre Beauchamp, lors d'un bref point de presse.

Dans son avis, le CSLF donnait raison au gouvernement dans son refus d'étendre au cégep la contrainte législative en vigueur au primaire et au secondaire pour les francophones et allophones depuis plus d'une trentaine d'années.

Le CSLF recommandait notamment que les cégeps anglophones rehaussent leurs exigences quant à la compétence linguistique en français, «de telle sorte que la maîtrise du français de tous les diplômés soit meilleure qu'à leur entrée au collège».

Il recommandait aussi que tous les cégeps, francophones ou anglophones, renforcent les mesures de soutien linguistique offertes à tous les étudiants, mais particulièrement les anglophones et les allophones.