D'ici 2012, 20 nouvelles écoles seront construites au Québec dont 13 dans la grande région de Montréal. En tout, 300 millions seront dépensés pour ces nouveaux bâtiments ainsi que pour l'agrandissement de 25 écoles primaires et secondaires. La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, a fait cette annonce, hier matin, à L'Île-des-Soeurs. Ce quartier, qui possède actuellement l'une des écoles primaires les plus occupées de la province avec 960 élèves, pourra dès maintenant entamer la construction d'une deuxième école.

Cette annonce a été accueillie avec joie par le président du comité de parents de l'école de L'Île-des-Soeurs, Olivier Drouin, qui milite depuis septembre pour l'obtention d'une nouvelle école dans son quartier. «C'est une excellente nouvelle. J'ai deux filles de 6 et 3 ans. Ma plus jeune pourra fréquenter la nouvelle école», affirme M. Drouin.

Parce que les populations de leur territoire augmentent, plusieurs commissions scolaires québécoises ont un besoin urgent de nouvelles écoles. Le gouvernement impose aussi depuis 2009 des baisses de rapport élèves-enseignants dans les écoles, ce qui augmente encore plus les contraintes d'espace dans plusieurs régions.

Le tiers des investissements à Montréal

La ministre Beauchamp a indiqué que le tiers des investissements pour agrandir ou construire des écoles se fera à Montréal, «car c'est là que la plus grande pression se fait sentir». Dans la métropole, une nouvelle école primaire sera construite à Saint-Laurent et à Notre-Dame-de-Grâce. Des écoles primaires seront également bâties en banlieue, dont deux à Laval dans les quartiers Chomedey et Sainte-Rose, quatre en Montérégie dans les villes de Vaudreuil, Mercier, Saint-Zotique et Beloeil, deux dans les Laurentides à Terrebonne et Sainte-Marthe-sur-le-Lac et une dans Lanaudière à Mascouche.

La ministre Beauchamp a insisté sur le caractère «historique» des investissements. «De 2003 à 2009, on dépensait en moyenne 30 millions par année pour la construction de nouvelles écoles. C'est bien plus cette année», a-t-elle indiqué. Avant d'accorder le droit à une commission scolaire de construire une nouvelle école, le ministère de l'Éducation s'est assuré qu'aucune école voisine ne pouvait absorber les surplus d'élèves. «Il fallait aussi que le manque de places sur le territoire soit à long terme», a ajouté Mme Beauchamp. La présence de bâtiments excédentaires a aussi été minutieusement analysée. Juste à Montréal, 17 bâtiments appartenant à différentes commissions scolaires ont été récupérés et retrouveront sous peu des «vocations éducatives». En attendant que les nouvelles écoles soient construites, les commissions scolaires continueront de trouver des «solutions temporaires» pour loger tous leurs élèves.

Alors que plusieurs régions ont besoin de nouvelles écoles, d'autres vivent la situation inverse. À Montréal, certaines écoles seront fermées dans les prochains mois par manque d'élèves. La ministre Beauchamp a expliqué que les commissions scolaires touchées par ces fermetures sont principalement anglophones. La Commission scolaire English-Montréal consulte présentement les parents et envisage de fusionner deux écoles de Pointe Saint-Charles et Ville-Émard et de fermer deux écoles du quartier Rosemont et une de Saint-Laurent. «Il faut faire confiance aux commissions scolaires. Elles font les bonnes analyses et les bonnes consultations», a dit la ministre.