Les étudiants accusent le gouvernement du Québec de détourner une partie des 275 millions versés en janvier par Ottawa pour les prêts et bourses, ce que nie Line Beauchamp, ministre de l'Éducation.

Hier, les organisations qui représentent les cégépiens et les universitaires se sont réjouies du fait qu'Ottawa ait versé 275 millions en aide aux études aux jeunes Québécois (70 millions de plus que prévu), mais ils ont dit redouter que le chèque ne leur soit que partiellement acheminé.

Selon les étudiants, tout indique qu'une partie de l'argent sera versé au fonds consolidé de la province et ira ainsi au service de la dette plutôt qu'aux prêts et bourses, alors même qu'on est en train de hausser les droits de scolarité graduellement.

«Le gouvernement fédéral a fait son travail. Nous demandons maintenant au gouvernement de respecter ses engagements. Les besoins sont réels, et plus on retarde la bonification des prêts et bourses, plus la relève s'endette. Les étudiants ne laisseront pas le gouvernement Charest détourner l'argent qui leur est destiné», a déclaré par voie de communiqué Louis-Philippe Lavoie, président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

Il n'en est rien, a dit pour sa part Line Beauchamp, ministre de l'Éducation.

Chaque année, les Territoires du NordOuest, le Nunavut et le Québec reçoivent des sommes compensatoires pour administrer leurs propres programmes d'aide financière aux étudiants, puisqu'ils ne participent pas au Programme canadien de prêts aux étudiants.

«Les sommes dont on parle ont été versées pour l'année dernière», a expliqué Mme Beauchamp. Si Ottawa a versé 275 millions, le Québec a dépensé l'an dernier plus du double pour son propre régime, «le plus généreux du Canada». Les 70 millions versés en plus ne changent donc rien au portrait, a expliqué la ministre.

La ministre a cependant assuré que le programme de prêts et bourses sera bel et bien amélioré en temps et lieu pour compenser la hausse des droits de scolarité. «Nous allons bonifier le régime de prêts et bourses pour accompagner cet effort que l'on va demander aux étudiants et aux entreprises.»