Après 10 ans de démarches syndicales et légales, le travail des éducatrices en milieu familial sera désormais balisé par une convention collective. Plus de 13 000 responsables de services de garde affiliées à la CSQ ont entériné dimanche à 95% l'entente de principe récemment conclue avec le gouvernement du Québec.

Le week-end dernier, quelque 2000 éducatrices représentées par la CSN avaient ratifié à 99% un accord semblable. Il s'agit du premier contrat de travail pour l'ensemble des éducatrices, qui conservent néanmoins leur statut de travailleur autonome.

«Avec cette entente, on vient, en quelque sorte, de les sortir de l'ombre, a déclaré Louise Chabot, première vice-présidente de la CSQ. Plus jamais on ne va parler d'elles comme de simples gardiennes, mais plutôt comme des éducatrices.»

L'entente, d'une durée de trois ans, comprend des augmentations de la subvention gouvernementale versée aux responsables. À ce jour, Québec payait 19$ par jour, par enfant. À cette somme s'ajoutaient les 7$ payés par les parents. Les responsables recevront maintenant une subvention de 25,44$ quotidiennement par enfant. Cette somme augmentera chaque année pour atteindre 27,43$ à l'échéance de l'entente collective, le 30 novembre 2013.

Le contrat de travail entre rétroactivement en vigueur à partir du 1er décembre 2010. Après la signature de l'entente, les éducatrices auront droit à 24 jours de congé payés par année. À l'échéance de la convention, elles auront droit à 25 jours de vacances.

L'entente prévoit également la mise sur pied d'un régime d'assurances collectives. Le ministère de la Famille a aussi accepté de verser une prime de 4,9% que les éducatrices devront elles-mêmes investir dans un régime de retraite. Par ailleurs, le gouvernement accepte de verser 2 millions de dollars dans un fonds destiné à la formation.

Il n'a pas été possible de joindre le ministère de la Famille pour savoir combien coûtera la mise sur pied de ces mesures.

La présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec, affiliée à la CSQ, s'est réjouie de l'issue du vote de ses membres.

«Ces milliers d'éducatrices en milieu familial ont fait plus que simplement approuver un texte, a affirmé Sylvie Tonnelier. Elles viennent de marquer de leur empreinte l'histoire syndicale et sociale du Québec, une empreinte qui ne s'effacera plus jamais. C'est un grand moment dont elles peuvent être très fières.»

Environ 92 000 petits Québécois fréquentent des services de garde en milieu familial dont les responsables sont syndiquées auprès de la CSQ.