Les quelque 15 000 responsables de services de garde en milieu familial doivent se prononcer cette fin de semaine sur l'entente de principe conclue entre le gouvernement et leurs syndicats.

«Je suis optimiste que l'entente soit adoptée», s'enthousiasmait hier la ministre de la Famille, Yolande James.

Ce serait la première convention collective pour ces travailleuses, qui s'occupent de 91 000 des 220 000 jeunes Québécois placés en garderie (les autres sont dans les CPE, les centres publics de la petite enfance, et les structures privées).

En juin 2009, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité la loi 51, qui permet à ces éducatrices de se syndiquer sans perdre leur statut de travailleuse autonome ni les avantages fiscaux qui en découlent.

Elles se sont ensuite, pour la plupart, affiliées à la FIPEQ-CSQ et à la FSSS-CSN, qui ont négocié l'entente. «Je n'exagère pas en disant qu'on a créé du droit, dit la ministre James. On ne renouvelait pas une entente, on en créait une première. Alors c'était un défi important.»

Le gouvernement paye présentement 19$ par jour et par enfant aux responsables de services de garde. À cette somme s'ajoute les 7$ payés par les parents. Ces éducatrices demandaient 11$ de plus par jour. Mme James ne détaille pas l'augmentation ni l'indexation de salaire offerte, mais elle assure tout de même qu'elle a respecté «la capacité de payer des Québécois».

Selon l'entente, les travailleuses bénéficieront aussi d'avantages sociaux, comme des congés de maladie et des vacances payées ainsi que d'une caisse de retraite.

Même si les éducatrices «partaient de rien», elles ont réussi à obtenir «des gains intéressants», s'est réjouie dans un communiqué Louise Chabot, vice-présidente de la CSQ.

L'entente survient alors que les éducatrices menaçaient de continuer d'exercer leurs moyens de pression en décembre. Plus tôt cet automne, peu après avoir déposé leurs demandes, les éducatrices ont en effet déclenché des grèves tournantes. Mme James avait déploré qu'on prenne ainsi «les parents en otage».

Mme James assure par ailleurs que les 15 000 nouvelles places promises dans les CPE seront offertes d'ici la fin du mandat du gouvernement Charest.