Le personnel du milieu de l'enseignement a beaucoup d'attentes à l'égard de la rencontre ministérielle sur l'intégration des élèves en difficulté, qui aura lieu lundi à Québec. Pour eux, cette journée de discussions doit absolument mener au consensus suivant: l'intégration, telle qu'on la pratique actuellement, ne peut plus durer parce que tout le monde, enseignants et élèves, en paye le prix.

«Le gouvernement leurre la population en disant qu'on intègre les enfants en difficulté. Pour les intégrer correctement, il y a des conditions. Et elles ne sont pas respectées, actuellement. Tout le monde en paye le prix: les enseignants et les élèves», dit la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), Manon Bernard.

Selon elle, il faut reconnaître que, «passé un certain seuil d'intégration, la classe ordinaire ne répond plus aux besoins de personne».

Mme Bernard rappelle que l'ancienne ministre de l'Éducation Michelle Courchesne avait promis d'établir des balises en 2008. «Mais rien n'a encore été fait. On a dépassé le stade des constatations et de l'analyse. On veut des solutions.»

Le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent, ne croit pas que des solutions seront trouvées dès lundi. «Mais il faut en trouver d'ici à la fin de l'année. On parle depuis 12 ans des problèmes d'intégration; il est temps que ça se règle.»

Tant la CSQ que la FSE croient qu'une école universelle est souhaitable, mais «ça ne signifie pas que l'inclusion à tout prix dans les classes ordinaires soit la meilleure solution». Mme Bernard ajoute que le gouvernement doit prendre des mesures pour respecter les besoins des élèves. «On intègre les jeunes sans évaluer leurs besoins réels. On manque aussi de services directs à l'élève et de matériel», note-t-elle.

M. Parent aimerait que le gouvernement cesse d'exiger que les écoles «n'étiquettent pas les élèves en difficulté». «On ne veut pas que les jeunes se sentent exclus, mais en même temps, pour répondre aux besoins des enfants, il faut savoir de quoi ils ont besoin. «