Même s'il est vrai qu'il manque d'inspecteurs dans le domaine des garderies, la meilleure façon de régler le problème des garderies privées illégales est d'augmenter le nombre de places dans les services publics de garde.

C'est ce qu'ont soutenu jeudi la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, et le président de la CSQ, Réjean Parent, en entrevue avec La Presse Canadienne. Les deux centrales syndicales représentent des milliers de travailleuses dans les différents services de garde au Québec, incluant les services en milieu familial.

La Société Radio-Canada révélait le cas, récemment, de trois garderies illégales qui étaient demeurées ouvertes pendant trois ans, malgré plusieurs plaintes. Le nombre d'inspecteurs au ministère de la Famille serait insuffisant, semble-t-il. La SRC indiquait aussi que le nombre de plaintes au sujet des garderies illégales avait plus que doublé en deux ans.

Les deux dirigeants syndicaux admettent que le nombre d'inspecteurs est insuffisant mais, à leurs yeux, la meilleure façon de régler le problème à moyen et long termes est d'offrir davantage de places dans les services publics de garde.

«Oui, bien sûr à court terme, je vais souhaiter que le gouvernement ait ce qu'il faut pour faire les inspections, a commenté Mme Carbonneau. Mais ce n'est pas juste en multipliant les inspections qu'on va solutionner le problème, c'est en réglant le problème à la source. Et le problème à la source, c'est le développement des places.»

Le gouvernement Charest avait promis, lors de la dernière campagne électorale, de créer 15 000 nouvelles places dans les garderies. Or, celles-ci se font toujours attendre.

«Quand tu t'occupes d'enfants pour faire du profit, tu risques de retrouver ces situations où tu vas couper un peu sur les repas, tu vas couper un peu sur l'installation, tu vas couper sur le sanitaire. Et, évidemment, quand les inspecteurs ne sont pas là, bien on peut s'en permettre un peu plus», a déploré M. Parent, de la CSQ.

Le dirigeant syndical s'oppose à ce qu'il appelle «la commercialisation» de l'éducation et des soins aux enfants. «La vraie clef c'est de faire en sorte qu'on ne commercialisera pas l'amour qu'on a pour nos enfants», a lancé M. Parent.

Mme Carbonneau indique que depuis leur arrivée au pouvoir, les libéraux ont surtout eu tendance à accorder des places dans le secteur des garderies privées, même subventionnées, aux dépens des Centres de la petite enfance. «Il y a un manque évident de places, mais on doit aussi militer pour la qualité de ces places-là», a plaidé la présidente de la CSN.