Les étudiants de l'Université de Montréal, toujours sous le coup d'une menace d'annulation de leur trimestre, réclament l'intervention de la ministre Michelle Courchesne et préparent leurs recours juridiques.

Alors que la grève des chargés de cours bat toujours son plein, les étudiants ne se contentent pas de manifester. Ils ont aussi envoyé une mise en demeure à la direction de l'Université et ils menacent de présenter une demande de recours collectif dès mardi si le conflit se poursuit.

Le message de la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal à la ministre: interdisez à la direction de l'Université de Montréal d'annuler le trimestre, comme elle menace de le faire dès lundi.

Le président de la Fédération, Nicolas Descroix, doute cependant que l'Université mette sa menace à exécution, la chose ne s'étant jamais vue jusqu'ici. «On ne peut pas retarder la diplomation de 30 000 étudiants», dit M. Descroix.

S'ils s'opposent à l'annulation de leur trimestre et à ce que les doyens et les vice-doyens se mettent en catastrophe à donner des cours, comme le veut la récente consigne des administrateurs de l'Université, les étudiants sont d'accord avec l'idée d'un trimestre prolongé.

«Plusieurs étudiants ont d'ailleurs agi en conséquence, dit M. Descroix. Certains ont prévenu qu'ils ne pourraient pas entreprendre leur travail d'été, d'autres sont conscients que leurs stages seront retardés et les étudiants étrangers sont nombreux à reporter leur retour dans leur pays d'origine.»

Comme l'indique Jeahn-Gabriel Neveu, étudiant en actuariat qui participe à la manifestation, la situation actuelle est particulièrement problématique pour ceux qui devraient normalement être en train de préparer leurs examens aux différents ordres professionnels.

«Normalement, en actuariat, dès le 20 avril, les étudiants se concentrent sur la préparation de leurs examens de l'ordre, qui se déroulent à la mi-mai. Si les étudiants ne peuvent pas se concentrer sur ces examens-là et s'ils doivent les reporter, il leur faudra attendre six mois avant de pouvoir tenter le coup.»

C'est dire combien cette grève des chargés de cours pourrait avoir des répercussions financières importantes pour ceux qui verraient leur entrée sur le marché du travail retardée.

Si la rumeur voulait qu'il n'y ait pas de pourparlers en fin de semaine, la porte-parole de l'Université de Montréal, Sophie Langlois, assure qu'il y a bel et bien négociations en cette fin de semaine de Pâques.