Mère de Malika Desrosiers, 9 ans, et de Lucas Desrosiers, 7 ans, la Montréalaise Anick St-Hilaire peine chaque soir à trouver le temps de faire faire leurs devoirs à ses enfants.

«Je travaille et mon conjoint aussi. On revient à la maison à 18h. On fait le souper, on donne les bains... On s'installe pour les devoirs à 20h et on finit une heure plus tard. Ça fait de lourds horaires.»

 

Mme St-Hilaire se compte chanceuse parce que ses enfants sont «coopératifs». «Mais ils sont quand même fatigués. Ils ont leur journée dans le corps. Ils ont de la difficulté à se concentrer. Parfois, ils ne veulent rien savoir.»

Enseignante de quatrième année à l'école Carillon, à Longueuil, Geneviève Bourbeau préférerait ne pas donner de devoirs: «Les élèves sont jeunes. Toute la journée, ils sont contraints à beaucoup de concentration. Dans notre société, les enfants sont déjà stressés. Ils ont des horaires de fous. Quand ils arrivent chez eux à la fin de la journée, ils devraient selon moi relaxer ou juste faire un peu d'étude avec les parents.»

Les exercices à donner à la maison sont parfois de vrais casse-tête pour les enseignants. «Au début de ma carrière, je corrigeais les devoirs et je donnais des sanctions s'ils n'étaient pas faits. C'était très compliqué à gérer. Aujourd'hui, je donne simplement de l'enrichissement facultatif», dit Yves Potvin, qui enseigne en deuxième année à l'école Le Petit Bonheur, à Beloeil.

Selon le Conseil supérieur de l'éducation, des enseignants réalisent que le temps consacré à préparer les devoirs, à les expliquer, à les corriger et à donner des sanctions pour les devoirs non faits laisse moins de temps pour des activités plus utiles. Mme Bourbeau est d'accord. Elle souhaite abandonner les devoirs. «Mais les parents en demandent toujours...»