Une nouvelle maîtrise en éducation dite «qualifiante» a été créée pour permettre aux enseignants non légalement qualifiés d'obtenir leur brevet. C'est un succès: 350 étudiants se sont inscrits à cette maîtrise, offerte en ligne à l'Université de Sherbrooke depuis 2007.

«Ça dépasse nos prévisions, a dit Hassane Squalli, professeur à la faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke. On est toujours surpris par l'ampleur que ça prend. Plus le milieu scolaire se voit dans l'obligation d'engager des enseignants non légalement qualifiés, plus notre maîtrise reçoit des demandes d'admission.»

Dans un programme commun, l'UQAM et l'Université de Montréal offrent aussi cette maîtrise (en version traditionnelle, pas en ligne) depuis l'an dernier. «Cet automne, il y a presque 60 étudiants qui commencent, contre une trentaine l'an dernier», a indiqué Marie-Claude Boivin, coresponsable du programme pour l'Université de Montréal.

Cela reste toutefois peu, par rapport aux 2200 titulaires d'une tolérance d'engagement et aux 1500 titulaires d'une autorisation provisoire d'enseigner qui travaillent sans permis dans les écoles.

Promesse électorale

Gros hic: seuls les profs de français, de mathématiques ou de sciences ont accès à la maîtrise. Rien n'est prévu pour les professeurs d'anglais - le secteur où la pénurie est la plus vive au Québec après l'adaptation scolaire -, de sciences humaines ou d'arts.

La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a l'intention d'agir, a assuré son attachée de presse, Kim Ledoux. «Il est toujours dans l'intention de la ministre, tel que mentionné lors de la dernière campagne électorale, de travailler en collaboration avec les universités pour développer, dans les meilleurs délais mais tout en s'assurant de la qualité de la formation offerte, les programmes de maîtrise qualifiante pour d'autres disciplines enseignées au secondaire», a-t-elle indiqué par courriel.

L'Université de Sherbrooke est prête à ouvrir la maîtrise aux enseignants d'anglais sans brevet «l'été prochain, si on reçoit une réponse positive du Comité d'agrément des programmes de formation à l'enseignement (NDLR: qui relève du MELS), a indiqué M. Squalli. On a une grande liste de personnes intéressées à s'inscrire.»

À temps partiel, les soirs et les week-ends, les étudiants mettront quatre ans à obtenir cette maîtrise, tout en enseignant au primaire ou au secondaire.