Il est possible d'améliorer la maîtrise du français des futurs enseignants, selon Marie-Éva de Villers, auteure du Multidictionnaire et directrice de la qualité de la communication à HEC Montréal. Depuis cet automne, les étudiants en enseignement doivent réussir un nouvel examen national, le Test de certification en français écrit pour l'enseignement (TECFÉE). Tel qu'indiqué dans La Presse hier, le taux d'échec à ce nouvel examen est élevé.

«En tout premier lieu, il me paraît essentiel d'adopter un test uniforme pour tous les futurs enseignants, indique Mme De Villers. Il serait également impératif que toutes les universités maintiennent leurs exigences, dont la note de passage à 70%, car c'est à ce prix seulement que l'on parviendra à accroître la maîtrise du français des étudiants des sciences de l'éducation. Comme en toute chose, pour réussir cette épreuve, il faut s'y préparer correctement. On ne participe pas à un tournoi de tennis sans s'y exercer longuement auparavant.»Voici les pistes de solutions proposées par la linguiste :

> Dès l'arrivée à l'université, un dépistage des étudiants présentant des lacunes en français au moyen d'un test diagnostique.

> Un cours obligatoire de français écrit pour futurs enseignants portant sur les principales règles de la norme du français écrit, sur l'analyse de la langue, sur la correction de ses textes et ceux des autres.

> Un cours supplémentaire pour les étudiants n'ayant pas réussi le test diagnostique en début de programme.

> D'excellents pédagogues pour donner ces cours et motiver les futurs enseignants.

«C'est à ce prix que l'on obtiendra des résultats, que l'on donnera aux étudiants une confiance accrue en leur compétence, que l'on revalorisera la profession d'enseignant», estime Mme De Villers.