Pour la première fois au Québec, les femmes (51,6%) sont plus nombreuses que les hommes à être diplômées universitaires. Et, si la tendance se maintient, on n'a rien vu encore: chez les 25 à 34 ans, pas moins de 58,4% des titulaires d'un diplôme universitaire sont des femmes.

C'est entre autres ce qui ressort d'un document sur les diplômés universitaires rendu public hier par l'Institut de la statistique du Québec.

 

En un coup d'oeil - mais en plusieurs chiffres! -, toutes les tendances sont là. Ainsi, l'étude démontre bien que même si la lutte contre le décrochage est sur toutes les lèvres, les Québécois sont de plus en plus nombreux à se rendre quand même jusqu'à l'université.

«Au Québec, en 2006, on dénombre 880 670 personnes de 25 à 64 ans titulaires d'un grade universitaire, cette population s'étant accrue de 23,6% depuis 2001», peut-on lire dans le document.

Fait à noter, à eux seuls, les immigrants récents (arrivés entre 2001 et 2006) comptent pour 38,1% de l'augmentation des titulaires d'un diplôme universitaire de 2001 à 2006. Les immigrants les plus scolarisés sont ceux qui sont nés en Afrique.

Les maîtrises et les doctorats gagnent-ils en popularité au Québec? Au cours de la décennie 1996-2006, apprend-on, ce sont les titulaires d'une maîtrise dont le nombre s'est le plus accru - une augmentation de 58,6% au Québec, ce qui est cependant moindre que la hausse de 68% dans l'ensemble du Canada et de 72,5% en Ontario.

Un choix différencié

Comme le signale l'enquête de l'Institut de la statistique, le domaine d'études choisi demeure fortement différencié selon le sexe. Chez les hommes universitaires, en 2006, les deux domaines d'études les plus populaires sont ceux qui se rapportent à la gestion et au génie.

Chez les femmes, l'éducation demeure le domaine d'études le plus choisi (22%).

Cependant, cela pourrait vite changer. Ainsi, par rapport à leurs aînés, les titulaires d'un grade universitaire de 25 à 34 ans ont tendance à délaisser le domaine de l'éducation et, dans une moindre mesure, celui des sciences humaines. Plus encore, dit l'étude, «cette désaffection est plus importante chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes». C'est, entre autres, parce que les jeunes femmes sont plus attirées que leurs aînées par l'administration et le droit.