Les jeunes qui fréquentent le Centre communautaire de loisirs de Côte-des-Neiges n'auraient à faire que quelques pas pour aller jouer sur les terrains des collèges Notre-Dame et Jean-de-Brébeuf et profiter de leurs belles installations sportives. Mais ils n'y ont pas accès, déplore la directrice du Centre.

«Quand ils veulent jouer au soccer, nos jeunes jouent à l'intérieur parce qu'ils n'ont pas de terrain à l'extérieur, a dit Denise Beaulieu. Il y a un certain temps, le député (Raymond) Bachand m'avait vaguement laissé entendre qu'on pourrait avoir accès aux terrains de Brébeuf, mais on n'en a plus jamais réentendu parler.»

 

Un fait est passé inaperçu dans la controverse entourant les dons d'Hydro-Québec aux deux collèges (dons qui ont finalement été annulés): le gouvernement du Québec a donné 800 000$ à Notre-Dame, il y a deux ans, pour aménager un terrain de soccer-football à surface synthétique.

«Le terrain qui sera construit sera également utilisé par les autres ligues de soccer durant les fins de semaine et par les jeunes de l'arrondissement qui participent au camp de jour du Collège durant l'été», avait alors déclaré M. Bachand, ministre responsable de la région de Montréal.

Le camp de jour des Champions occupe en effet les terrains du Collège Notre-Dame l'été, mais il ne s'adresse pas à la majorité des familles de ce quartier défavorisé: les frais d'inscription s'élèvent à 920$ par mois, par enfant. Quant au club de soccer Côte-des-Neiges, il a pu envoyer ses jeunes joueurs sur le nouveau terrain du collège seulement huit heures par semaine, cette saison.

La Presse n'a trouvé aucun camp de jour lié à l'arrondissement qui aurait pu profiter du nouveau terrain, inauguré l'automne dernier. Diane Lauzon, présidente du club de vacances Loisirs Soleil, un des principaux camps de vacances du quartier, a dit qu'on ne l'avait jamais informée qu'elle pourrait y envoyer ses jeunes.

Hydro-Québec soutient que ses contributions auraient permis un accès accru des jeunes gens défavorisés du quartier aux collèges Notre-Dame et Brébeuf. Denise Beaulieu, la directrice du Centre communautaire de loisirs, trouve cette approche curieuse: «Je parle à titre personnel, dit-elle, mais il me semble que si on veut contribuer aux loisirs communautaires, on aide directement les organismes qui s'occupent de loisirs communautaires. Ça tombe sous le sens, non?»