Le nouveau programme d'éthique et de culture religieuse se retrouvera cette semaine devant les tribunaux. Frustré que le ministère de l'Éducation n'ait pas accédé à ses demandes répétées d'exemption, le Collège Loyola a décidé de porter sa cause en Cour supérieure.

Le Collège Loyola, une école secondaire privée catholique pour garçons fondée il y a plus de 160 ans à Montréal, estime que le programme implanté l'automne dernier entre en conflit avec ses valeurs catholiques et jésuites. Il accuse Québec de violer la liberté de religion prévue dans les chartes québécoise et canadienne des droits et libertés en imposant ce cours à tous ses élèves contre leur gré et sans leur offrir d'autre possibilité.

 

Les parents de plus de 600 élèves, soit quelque 90% de la clientèle de l'établissement, auraient d'ailleurs pris la peine de demander personnellement au ministère de l'Éducation d'exempter leur enfant.

«Le Collège Loyola cherche non seulement à préserver l'intégrité de son caractère catholique, mais aussi à permettre aux parents catholiques d'exercer leur droit de faire instruire leur enfant en respect de leurs convictions religieuses», argue l'institution dans les documents déposés à la Cour supérieure de Montréal. La Presse n'a pu joindre la direction, hier.

Le Collège ne souhaite pas maintenir l'ancien cours de religion, en vigueur jusqu'à l'an dernier. Il a mis au point son propre cours qui, affirme-t-il dans une lettre adressée au Ministère, «enseigne les valeurs et les croyances des religions du monde d'une manière bien plus approfondie que le nouveau programme».

Selon le Collège, la «neutralité» prônée dans le cours préparé par les fonctionnaires du gouvernement est problématique puisqu'elle «contrevient aux croyances de nombreuses personnes et religions, y compris le catholicisme».

Le Ministère réplique dans sa défense que la liberté de religion est un droit réservé aux individus et que le Collège, en tant qu'institution, ne peut pas s'en prévaloir. «Il a pourtant toujours été accepté que les églises et les communautés religieuses possédaient ce droit», plaide le Collège.

Le caractère obligatoire du cours d'éthique et de culture religieuse est aussi contesté par des parents de Drummondville, qui ont défendu leur point de vue en Cour supérieure le mois dernier. Le ministère de l'Éducation a reçu quelque 2000 demandes d'exemption depuis la mise en place du nouveau cours, lesquelles ont toutes été rejetées.