Le syndicat des professeurs de l'UQAM a jugé insuffisante hier la «proposition finale» déposée par la direction de l'université. Il devait soumettre une contre-proposition en soirée.

La proposition patronale représente «une avancée intéressante, mais c'est encore éloigné» par rapport aux demandes, a affirmé la présidente du syndicat affilié à la CSN, Michèle Nevert, en marge d'une manifestation des professeurs devant l'Assemblée nationale. «Nous ne considérons pas que c'est une proposition finale» comme l'a dit la direction, a-t-elle ajouté, manifestant son intention de présenter une contre-proposition.

Menace d'une loi spéciale

Les professeurs, en grève depuis bientôt deux mois, demandent à la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, d'écarter le recours à une loi spéciale pour imposer leurs salaires et forcer leur retour au travail. La ministre a esquivé toutes les questions sur la menace d'une loi spéciale.

«Nous avons déposé une offre très intéressante. Nous souhaitons que cette offre soit déposée à l'assemblée générale des membres du corps professoral», a affirmé Mme Courchesne.

Or, le syndicat entend soumettre sa contre-proposition à la partie patronale avant d'inviter ses membres à se prononcer sur une offre. Une assemblée générale a lieu aujourd'hui.

La proposition de la direction ne serait pas vraiment «finale», s'il faut en croire les dires de Michelle Courchesne. Questionnée pour savoir si l'offre faite aux professeurs est bel et bien la dernière, elle a répondu: «On va attendre de voir la position du syndicat. Je ne peux pas répondre à ça.»

Le contenu de la proposition patronale n'a pas été dévoilé. Le syndicat demande des augmentations salariales de 11,6% en trois ans et l'embauche de 300 professeurs.

Réactions de l'opposition

La chef du Parti québécois, Pauline Marois, trouve «justes» les revendications syndicales. «Le gouvernement doit négocier avec les professeurs et mieux financer l'UQAM. Il y a un trou important qui s'est creusé à la suite à de mauvaises décisions concernant l'îlot Voyageur mais dont le gouvernement est en grande partie responsable», a affirmé Mme Marois, qui s'est adressée aux professeurs venus manifester devant le parlement sous une pluie battante.

De son côté, le député adéquiste Gérard Deltell s'est attiré des huées après avoir affirmé aux manifestants que leurs demandes en matière de rattrapage salarial sont «déraisonnables» en cette période de crise économique.

Par voie de communiqué, la direction de l'UQAM s'est dite «prête à convenir rapidement des modalités de récupération des cours qui n'ont pas eu lieu en raison du conflit de travail».