Le pédophile canadien qui avait fait l'objet d'une chasse à l'homme mondiale avant d'être démasqué grâce à des informaticiens allemands a de nouveau été condamné lundi à près de six ans de prison par un tribunal thaïlandais.

Christopher Paul Neil, 33 ans, a été appréhendé en Thaïlande en octobre 2007 à la suite d'un mandat d'arrêt international d'Interpol qui avait pu réaliser, à l'aide d'informaticiens allemands, une reconstitution numérique de son portrait brouillé figurant sur des vidéos publiées sur internet et le montrant en train d'abuser sexuellement de jeunes garçons.Cet ancien enseignant avait déjà été condamné en août en Thaïlande à trois ans et trois mois de prison pour avoir enlevé puis abusé d'un garçon thaïlandais de 13 ans. Le 14 novembre, il a été mis une nouvelle fois en accusation pour trois crimes sexuels à l'encontre du frère de sa première victime, âgé à l'époque des faits de 9 ans.

La cour pénale a annoncé lundi que le pédophile était condamné en tout à neuf ans de prison pour abus sexuel et séquestration illégale de mineur tout en précisant que le suspect s'était «montré coopératif pendant le procès» et que «son témoignage s'était avéré utile, ce qui a amené la cour à réduire sa peine d'un tiers». Il ne passera donc pas plus de six ans en prison.

Christopher Neil a été également condamné à verser un dédommagement de 50.000 bahts (1.420 dollars) à sa deuxième victime.

Il a reconnu avoir malmené l'aîné des deux frères mais a nié avoir exercé des violences contre le cadet.

Originaire de la banlieue de Vancouver, Christopher Neil a été arrêté à la suite d'une campagne d'Interpol visant à identifier un homme apparaissant dans près de 200 photos en ligne, le visage brouillé, en train d'abuser sexuellement de garçons de type asiatique.

Le brouillage était produit par un logiciel dont l'effet a pu être neutralisé par des informaticiens allemands.

Le Canadien était venu à Bangkok à la recherche d'un poste d'enseignant. Un directeur d'école a indiqué qu'il ne l'avait pas embauché parce qu'il l'avait trouvé trop introverti et incapable de travailler en équipe.

Les défenseurs de l'enfance avaient d'abord applaudi à son arrestation estimant qu'il y avait là un signe de la volonté de la Thaïlande de démentir sa réputation de havre pour les pédophiles et autres repris de justice. Ils avaient estimé par la suite que la peine infligée à Christopher Neil en août aurait dû être plus lourde.