En Ontario, le quart des classes du primaire (de la prématernelle à la troisième année) comptaient 25 élèves et plus il y a cinq ans. Aujourd'hui, à peine 0,1% sont aussi peuplées. En embauchant 5100 enseignants - une facture annuelle supplémentaire de 406 millions -, la province voisine a considérablement réduit la taille des groupes. La preuve: 88,4% des classes de primaire ontariennes comptaient un maximum de 20 enfants l'an dernier.

«Lorsque les élèves sont moins nombreux, chaque élève reçoit plus d'attention, a de meilleurs résultats et a de meilleures chances de réussite à l'école secondaire et au-delà», fait valoir le ministère de l'Éducation de l'Ontario sur son site Internet.«C'est une stratégie gagnante, a dit à La Presse Lise Bourgeois, directrice de l'éducation du Conseil des écoles catholiques de langue française du centre-est de l'Ontario. Depuis qu'elle est en place, les résultats de nos élèves de troisième année se sont beaucoup améliorés.» En lecture, 71% d'entre eux ont atteint la norme provinciale ontarienne en 2008, contre 64% en 2006. En maths, ce taux a grimpé de 63% à 71% en deux ans, «un bond spectaculaire», précise-t-elle.

«Après avoir connu une classe de 20 (élèves), aucun enseignant ne retournerait aux classes de 25», souligne Mme Bourgeois.

Il a bien sûr fallu recruter des profs - alors qu'il y a une pénurie d'enseignants francophones en Ontario- et de l'espace. L'ajout de «quelques classes portatives» a parfois été nécessaire, reconnaît Mme Bourgeois. Autre effet de la réduction des groupes: le nombre de classes multiniveaux a crû en Ontario.

Quant à la taille des groupes de quatrième à huitième années, elle a aussi diminué, pour atteindre 25 élèves en moyenne. Seul le secondaire (9e à 12e années en Ontario) compte toujours de grands groupes -jusqu'à 35 élèves.