Le redoublement est de retour dans les écoles primaires de Montréal, après avoir été officiellement interdit par la réforme. En juin dernier, 72 % des propositions de redoublement faites par les enseignants ont été acceptées, selon une enquête menée dans une trentaine d'écoles primaires par l'Alliance des professeurs de Montréal.

«On est très surpris et très heureux d'apprendre qu'effectivement, les directions d'école n'ont pas fait obstacle aux recommandations de redoublement», a dit hier à La Presse Yves Parenteau, porte-parole de l'Alliance. Seules 6 % des 130 recommandations de redoublement ont été refusées par les directions. Il s'agissait surtout d'élèves de maternelle. Les autres objections sont venues de parents d'élèves concernés.

Depuis l'introduction de la réforme en 2000, le redoublement n'était toléré qu'une seule fois pendant tout le cours primaire, souvent à la fin de la 6e année. Résultat : seuls 2 % des élèves québécois de 1re année étaient en retard (souvent à la suite d'un redoublement) en 2005-2006, comparativement à 9 % en 1993-1994, selon les données du ministère de l'Éducation. Pour l'ensemble du primaire, ce taux a fondu de moitié, passant de 16,2 % à 8,4 % en 12 ans.

La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, s'est engagée en 2007 à réintroduire le redoublement à la fin de chaque année scolaire. C'est devenu réalité dans les écoles montréalaises, selon M. Parenteau. «Il y a eu des redoublements acceptés en 1re, 2e, 3e, 4e et 5e année, a-t-il indiqué. C'est un changement de cap assez important.»

La Commission scolaire de Montréal n'a pas voulu commenter cette enquête sur le redoublement. « Nous appliquons les nouvelles dispositions, a assuré Alain Perron, porte-parole de la CSDM. Mais c'est un exercice de l'Alliance, alors nous ne nous prononcerons pas là-dessus. »