Une société new-yorkaise a remporté une vente aux enchères tenue mardi matin pour acquérir presque tous les actifs de la Montreal Maine & Atlantic Railway, a appris La Presse.

Un tribunal devrait confirmer jeudi qu'une filiale de Fortress Investment Group, deviendra propriétaire de l'entreprise au coeur de la tragédie de Lac-Mégantic, confirment deux sources. 

L'entreprise new yorkaise n'avait pas commenté la nouvelle au moment d'écrire ces lignes.

La MMA s'est placée sous la protection des lois de la faillite en août, un mois après le déraillement mortel qui a fait 47 morts et dévasté le centre-ville de la petite municipalité.

Une filiale de Fortress appelée Railroad Acquisition Holdings a offert 15,7 millions US pour mettre la main sur les actifs de la MMA. Cette proposition a été désignée en décembre comme l'offre « de référence » contre laquelle seraient comparées toutes les autres offres.

Au final, le processus d'enchères n'a pas permis de produire une offre jugée plus intéressante par le syndic de faillite américain. Robert Keach. On a cependant exclu les locomotives de la proposition. Elles seront vendues séparément des rails et des bâtiments, ce qui permettra de générer un produit d'environ 1,5 million supplémentaires.

Ce résultat est décevant aux yeux de Luc Despins, un avocat basé à New York qui représentait le comité des victimes dans le cadre des procédures de faillite aux États-Unis.

« Le prix obtenu n'est pas excitant », a reconnu Me Despins lors d'une entrevue téléphonique.

Il souligne que plusieurs accidents ferroviaires ont eu lieu depuis celui de Lac-Mégantic, tant au Canada qu'aux États-Unis. Pas plus tard que le 30 décembre, un train transportant 1,5 millions de litres de brut a déraillé près de Casselton dans le Dakota du Nord 

Tout cela n'a pas créé un contexte favorable à la vente d'un chemin de fer.

« Ça affecte l'appétit des compagnies d'aller acheter des chemins de fer, a noté Me Despins. Ça ne nous a pas aidé. »

À Québec, le gouvernement Marois a préféré ne pas commenter la transaction, qui doit toujours être avalisée par un tribunal. Le gouvernement fédéral a lui aussi accueilli la nouvelle avec circonspection.

« En tant qu'entreprise privée, la MMA est responsable de ses propres décisions d'affaires », a simplement indiqué la porte-parole de la ministre des Transports, Lisa Raitt.